Les députés veulent encadrer le travail des communicants de l’État
Chez les députés, les réactions sont vives. À droite comme à gauche on réclame des mesures pour recadrer le rôle et les missions des communicants à l’État et plus particulièrement ceux des conseillers personnels des ministres.
Août 2023, sous le bras du député Daniel Sormanni, un classeur fédéral contenant mails et agendas de plusieurs collaborateurs de Fabienne Fischer qui démontrent comment la ministre de l’Économie a utilisé leur temps de travail dans le cadre de la campagne électorale. Une affaire révélée et documentée par Léman Bleu.
Été 2024, la commission de contrôle de gestion enfoncée le clou. «Au lieu de servir, l’ancienne conseillère d’État s’est servie», lâche Jennifer Conti, alors présidente socialiste de la sous-commission en charge du dossier Jennifer Conti.
«Le Conseil d’État fait ses campagnes électorales avec l’argent du contribuable»
Aujourd’hui, la Cour des comptes confirme et va encore plus loin en épinglant le rôle des conseillers personnels des ministres dans le cadre d’une campagne électorale. À droite, comme à gauche, on réclame des mesures. Le président du MCG François Baertschi se dit « abasourdi» par le contenu rapport. Il poursuit: «le Conseil d’État fait ses campagnes électorales avec l’argent du contribuable sans aucun contrôle. C’est inacceptable», s’indigne l’élu.
Au PS, on n’en dit pas moins : «C’est une autorité, en l’occurrence la Cour des comptes qui tire l’oreille du Conseil d’État, analyse le député socialiste Sylvain Thévoz, en le confrontant à certaines dérives. Le gouvernement doit maintenant aller plus loin dans ces réponses aux députés, mais aussi à la population.»
Éclaircir le cadre légal pour éviter toutes dérives
«Les Verts», critiques vis-à-vis du rapport de la sous-commission de contrôle de gestion du Grand Conseil, ont refusé de l’accepter. Marjorie de Chastonay, candidate en ville de Genève lors des prochaines élections municipales, estime qu’il faut prendre acte du rapport rédigé par les magistrats: «On doit maintenant éclaircir le cadre légal pour éviter toutes dérives.»
Supprimer un certain nombre de ces postes au budget?
Pour le PLR, les communicants à l’État sont trop nombreux. «Les députés doivent agir, dit le député Yvan Zweifel. J’espère que mes collègues de tous bords politiques ouvriront les yeux et prendront les mesures nécessaires au budget pour que l’on supprime peut-être un certain nombre de ces postes quitte à renforcer d’autres secteurs.»
Le fonctionnement du Conseil fédéral en exemple
À l’UDC, Lionel Dugerdil, président du parti, cite en exemple le fonctionnement du Conseil fédéral. «Lorsqu’il communique, il y a un Conseiller fédéral qui parle au nom de tous, sous couvert du service communication. À Genève, on a exactement le contraire : on n’a pas une fois un Conseiller d’État, on a sept fois un conseiller d’État, ironise-t-il. Avec chacun ses communicants avec les problèmes que cela pose au moment d’être réélu»
Enquête pénale en cours
Au niveau pénal, on attend toujours les résultats de l’enquête du ministère public qui vise l’ancienne conseillère d’État écologiste.