Genève

Les étudiants pro-palestiniens demandent un boycott académique

07.06.2024 17h25 Gilles MIELOT

redac

Le collectif étudiant pour la Palestine de l’Université de Genève a présenté hier soir un rapport détaillant les liens entre l’Alma Mater et les universités israéliennes. Des liens qu’ils jugent problématiques sur le plan éthique. Ils appellent à un boycott académique. 

Un rapport de 50 pages qui détaille surtout les liens entre les universités israéliennes et l’armée de Tsahal et qui décortique les collaborations entre l’Université de Genève et le monde académique israélien. Pas de lien avéré avec des études de perfectionnement de techniques militaires, mais des échanges universitaires qui posent des problèmes éthiques selon le collectif.

«Deux choses nous dérangent, le remplacement de noms sur le territoire palestinien de l'arabe à l'hébreu, et la normalisation des universités isréliennes qui toutes aujourd'hui collaborent activement avec l'armée et avec l'état qui est un état d'apartheid et un état colonial» dénonce Elisabetta, membre du CEP (coodination étudiante pour la Palestine).

L'UniGe a joué la carte de la transparence

L’université de Genève a publié fin mai les liens détaillés de ses programmes de recherches et collaborations avec toutes les universités du monde. «On a regroupé sur notre site internet toutes les informations qui touchent les financements, les projets de recherche, sur des sites européens, nationaux et sur le site de l'Université de Genève» répond Marco Cattaneo porte-parole de l’UNIGE.

Le rapport cible l’Université hébraïque de Jérusalem, avec laquelle l’UNIGE collabore depuis 2016. Les étudiants dénoncent le soutien de cette institution à l’armée israélienne et demandent un blocus académique. «Ce n'est pas un boycott contre les personnes, mais contre les institutions, pour envoyer un message fort aux états qui ne respectent pas le droit humanitaire et leur dire que ce n'est pas possible de collaborer académiquement avec eux» relève Elisabetta.

Pour Marco Cattaneo, «quand on fait une recherche sur le Covid, sur l'archéologie biblique, quel impact aurait un boycott académique à part ralentir des percées nécessaires et la connaissance, ce n'est pas du tout l'option de l'UNIGE». 

L’Université de Genève va prendre le temps d’analyser ce rapport, et devrait communiquer sa position ces prochains jours.