Les «grandes fortunes» échappent à une contribution de solidarité
Il ne sera finalement pas demandé aux Genevois les plus fortunés une contribution fiscale supplémentaire (image d'illustration).
Photo: KEYSTONE/GAETAN BALLYA Genève, les personnes disposant d'une fortune de plus de 3 millions de francs ne seront pas astreintes à une contribution de solidarité. Après le dépouillement de 95% des bulletins, l'initiative de la gauche et des syndicats a été rejetée, dimanche, à 55,12%.
Ce texte aurait touché environ 11'000 contribuables et la mesure aurait rapporté environ 200 millions de francs par an à l'Etat de Genève et 50 millions par an aux communes pendant 10 ans. Les initiants estimaient que cet argent devait permettre de répondre aux besoins sociaux et environnementaux croissants.
La droite a combattu farouchement l'initiative, argumentant sur un possible exode des grandes fortunes sous des cieux plus cléments. Durant la campagne, elle a dit craindre qu'une telle contribution extraordinaire ne fasse fuir les plus fortunés et ne conduise au final à mettre en péril la capacité financière de l'Etat, l'obligeant à couper certaines de ses prestations à la population.
L'excédent de recettes record enregistré lors du bouclement des comptes 2022 du canton de Genève a vraisemblablement joué un mauvais tour à l'initiative de la gauche. L'Etat de Genève a en effet affiché un «bénéfice» de 720 millions de francs, qui a été généré grâce à des recettes fiscales exceptionnelles.
«Un goût amer»
Dans un communiqué, la Fédération des Entreprises romandes (FER) Genève s'est réjouie du résultat. Le texte «visait à fortement augmenter l'imposition de la fortune, alors que Genève est déjà le canton le plus gourmand en la matière». À ses yeux, les propriétaires de PME auraient été «les premiers perdants».
De son côté la gauche et les syndicats relèvent "«un coup dur pour la justice fiscale». Ce résultat leur laisse un goût amer, mais il ne doit en aucun cas être interprété comme un blanc-seing pour aller de l'avant avec des baisses d'impôts, indique la plate-forme pour la justice fiscale dans un communiqué.
/ATS