Les milieux économiques et les syndicats attendent beaucoup de Delphine Bachmann

Suite de notre série sur les attentes que suscitent les nouveaux magistrats au Conseil d’État: nous vous proposons aujourd’hui un focus sur le Département de Delphine Bachmann, l’économie et l’emploi. La magistrate du Centre dirigera le DEE à partir du 1er juin. 

Après deux ans avec la Verte Fabienne Fischer, le Département de l’économie et de l’emploi est à nouveau aux mains de la droite: Delphine Bachmann, conseillère d’État élue du Centre, reprend les rênes du DEE. Une bonne nouvelle pour le directeur de la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève: «On a de bonnes raisons de croire qu’on aura une conseillère d’État qui sera à l’écoute des besoins des entreprises et à ce titre, plus proche des positions que défend la CCIG» se réjouit Vincent Subilia, directeur général de la Chambre de commerce. Selon lui, la nouvelle conseillère d’État aura en particulier un défi à relever: «s’il est un défi qu’il faut souligner, c’est celui de la fiscalité. La fiscalité genevoise est beaucoup trop lourde, elle est un frein au développement des entreprises et donc à la création d’emplois» martèle l’homme, qui est par ailleurs député PLR au Grand Conseil.

Du côté des syndicats, les attentes ne sont pas tout à fait les mêmes. Pour Unia, les dossiers prioritaires sont ailleurs: «On a subi une attaque contre le salaire minimum à la fin de l’année, donc on s’attend à ce que la magistrate défende ce salaire minimum qui est quand même passé en votation populaire et qui a été plébiscitée par les Genevois. Il y a d’autres sujets comme Uber par exemple, ce n’est pas terminé: on attend d’elle qu’elle prenne le lead sur ce dossier et qu’elle donne l’impulsion aux autres cantons pour qu’on ait enfin une régulation nationale de ce travail en plateforme» détaille Helena Verissimo de Freitas, Secrétaire régionale adjointe à Unia. La syndicaliste attend aussi un renforcement des inspections du travail, mais pas que: «Il faut qu’elle prenne les syndicats comme un interlocuteur sérieux du monde économique. Ce ne sont pas que les patrons qui font l’économie florissante genevoise, ce sont aussi les travailleurs et les travailleuses qui y contribuent grandement» ajoute-t-elle.

Delphine Bachmann devra donc naviguer entre les attentes des milieux économiques et celles des syndicats, maintenir un équilibre entre la gauche et la droite, et garder le cap sur le centre.