Genève

Les palestiniens de Genève vivent l'horreur à distance

10.10.2023 17h50 Gilles MIELOT

redac

900 morts côté israélien, 700 du côté des palestiniens. Depuis samedi et l’attaque par surprise du Hamas sur l’état hébreu, la réplique est sanglante. Gaza est assiégée, sans eau, ni électricité, les habitants, bloqués chez eux, peinent à communiquer avec leurs proches. Témoignages à Genève au sein de la communauté palestinienne.

Gaza sous les bombes, pilonnée sans relâche depuis samedi. Les habitants sont terrés chez eux. A l’image de ce professeur de français. Sans eau, ni électricité, et des coupures internet fréquentes, nous avons réussi à le joindre ce matin.

«On mange une seule fois par jour, c’est comme en plein ramadan. Il n’y a pas de travail, il y a beaucoup de chômage, il n’y a pas d’argent, notre salaire on ne le touche pas depuis 2016, on en touche qu’une partie, ça va durer combien de temps ? on en a marre. Ok on n’est pas des anges, mais on n’est pas des diables non plus, on veut vivre».

A Genève, la communauté palestinienne exilée vit les évènements à distance avec douleur.

Ahmed Alazbat, le président d’une association de projets psychosociaux entre la Suisse et la Palestine, l'association Yaffa, n’a plus de nouvelles de ses proches depuis samedi. S’il se distancie du Hamas, il déplore une répression aveugle. «Israël décide de réagir en lançant une guerre qui intègre et comprend tous les civils qui se trouvent sur la bande de Gaza, je trouve que c'est injuste. Si le combat est contre le Hamas, il faut aller chercher les gens du Hamas, il ne faut pas massacrer des quartiers, enfants, femmes, hommes âgés, handicapés, c'est pas possible».

Sur place, la situation humanitaire est critique. Terre des hommes est présente depuis 50 ans dans la bande de Gaza, mais le blocus actuel les empêche de travailler. «L'aide humanitaire ne peut pas rentrer pour le moment à Gaza, notre staff parle d'une semaine encore de nourriture, et ils ne savent pas ce qu'il va se passer après, on ne peut pas aider ou faire quoi que ce soit» témoigne Jezerca Tigani, responsable des opérations Moyen-Orient Terre des Hommes.

Deux communautés confrontées dans une guerre sanglante sur le terrain, et deux communautés qui peinent à se parler en dehors des frontières. Deux rassemblements sont prévus cette semaine sur la place des Nations. Demain en faveur d’Israël et jeudi en solidarité avec la Palestine.