Les pharmacies sont démunies face aux pénuries
Anxiolytiques, antibiotiques, anti-inflammatoires, ou encore traitement contre le diabète: un millier de médicaments font actuellement défaut à Genève et en Suisse. Les pharmacies sont démunies, et aucune solution ne semble se dessiner à court terme.
«Si vous prenez le tiroir des Temesta vous voyez qu'on a reçu une livraison exceptionnelle: on a obtenu trois emballages» ironise Thomas Bläsi, pharmacien et conseiller national UDC. Les trois emballages trouveront certainement preneurs dans la journée, car la situation dure depuis des mois. Cette pénurie est une réelle source d’angoisse pour les patients de Thomas Bläsi: «Les réactions peuvent être très violentes parce que ce sont des personnes avec une humeur qui est stabilisée, ou des angoisses qui sont gérées par ces médicaments. Donc si ce médicament n’est pas là ils seront de nouveau les victimes de leur propre psyché, de leurs propres angoisses, et ils ont évidemment une grande crainte de se retrouver dans cette situation» résume le pharmacien.
Prolonger les dates de péremption
Parmi les solutions entrevues par le professionnel de la santé et conseiller national: revoir la méthode d’évaluation des dates de péremption des médicaments. En effet, l’industrie pharmaceutique donne en général deux à trois ans d’espérance de vie pour les principes actifs, alors que certains sont efficaces pendant une centaine d’années.
Soutenir la préparation en pharmacie
Autre piste: permettre aux pharmacies de préparer elles-mêmes des remèdes. C’est techniquement possible, mais cette pratique est réglementée par la loi sur les médicaments à tarifs: «Les tarifs n’ont pas été réévalués depuis 20 ans donc quand vous faites des médicaments vous-mêmes en pharmacie, le prix auquel vous allez le vendre va être inférieur au coût des principes actifs qui le composent et du personnel qui l’a fabriqué» regrette Thomas Bläsi. Sans compter que préparer des médicaments prend du temps, nécessite d’obtenir des autorisations de la pharmacienne cantonale et qu’il faut détenir la molécule principale. Dans l’immédiat, aucune solution rapide ne semble donc pouvoir se dessiner.
De son côté, l’Office fédéral pour l’approvisionnement économique du pays tient une liste qui ne recense que les produits thérapeutiques vitaux soumis à l'obligation de notification. Elle est donc nettement plus courte que le millier de références listées par l’association genevoise des pharmaciens.