Les propriétaires maitres des futurs PLQ
Les genevois voteront le 24 novembre pour ou contre la nouvelle loi sur les zones de développement. Une loi qui permet à une majorité des propriétaires du périmètre de s'opposer au plan final. Un déni démocratique pour les référendaires qui dénoncent une menace pour des logements abordables et de qualité.
La nouvelle loi sur les zones en développement adoptée par le Grand Conseil en mai dernier est un contre-projet à une initiative qui visait à rendre les préavis des communes contraignants lors de l'adoption des plans localisés de quartier, afin d'aboutir à des aménagements de qualité. La nouvelle loi permet une meilleure concertation, mais selon les référendaires donne trop de poids aux propriétaires au détriment de l’intérêt général dans la construction de logements.
«Ca va leur donner un pouvoir de chantage lors du processus de concertation, pour faire évoluer le projet au service de leurs intérêts, au détriment de l'intérêt public, ils pourront déclencher une votation communale, sans collecte de signatures, ce qui est inédit» dénonce le député des Vert-e-s, David Martin.
Un frein aux logements abordables
Une minorité de propriétaires pourrait donc selon les référendaires faire exploser les prix de vente des terrains avec des conséquences sur la qualité des futurs logements. Pour Caroline Renold, juriste à l'ASLOCA et députée PS, même si les prix sont limités à la sortie en zone de développement, on rognera sur la qualité du logement : «On construira moins bien parce qu'une grande partie de l'argent ira dans la poche des propriétaires et ça va bloquer la construction de logements abordables».
Des propriétaires vigilants sur la densité
Des propriétaires qui ne sont pas réfractaires, mais vigilant en terme de densité. «Les propriétaires ne sont pas anti-logement, ce qui les dérange c'est la topologie dans la manière de construire. On peut arriver à de grandes densités mais en construisant plus bas comme à Carouge, avec des immeubles à trois étages dans le Vieux-Carouge en comparaison aux tours de Carouge de 15 étages pour une même densité au kilomètre carré» argumente Alain Burri, président du comité d’initiative Urbadem.
Le Grand Conseil restera l’arbitre pour l’adoption des plans localisés de quartier, sous forme de loi, qui pourrait faire l’objet d’un référendum cantonal. Une succession de votations qui alourdirait le processus démocratique selon les référendaires.