Les vignes genevoises durement touchées par le gel

L’heure n’est pas encore au bilan mais le constat est déjà lourd. La vigne genevoise a connu en trois jours l’épisode de gel le plus intense depuis 2017. Sur certaines parcelles dans le mandement, les premières estimations font état de 80% de pertes. Les vignerons gardent le moral et attendent la nuit prochaine avec appréhension. 

Spectacle de désolation à Dardagny. Des bourgeons grillés par un épisode de gel intense qui a débuté vendredi dernier et qui s’est accentué ces trois dernières nuits. Difficile d’estimer les pertes à venir, mais les dégâts sont lourds. «Sur Brive, c'est du 100%, on voit bien que tout est brûlé, il n'y a plus de bourgeons vert pomme qui sont prêts à partir» constate la vigneronne Sophie Dugerdil.

Dardagny, Soral, Avully, le gel a fait les plus gros dégâts dans le mandement, pire qu’en 2017, où la vendange avait été la plus faible depuis quarante ans.  

Un gel localisé qui se joue à 1m50 prêt 

Des vignerons tributaires de la nature, ici, pas de système d’arrosage ou de bougies, trop couteux et aléatoire. Reste les assurances en guise de dédommagement, mais ce ne sera pas suffisant. A Genève, 70 vignerons en ont une, au total, 30% du vignoble genevois seulement est assuré. Sophie Dugerdil est assurée sur seulement une de ses cinq parcelles «Ce n'est pas là-dessus qu'on peut compter, le manque à gagner il sera l'année prochaine sur les bouteilles qui ne seront pas là puisqu'il n'y aura pas de jus».

Des subventions partielles sont possible

Des subventions exceptionnelles du canton et de la Confédération sont possible à hauteur de 5% du montant des primes d’assurances souscrites, un autre combat administratif pour des vignerons qui avaient déjà la tête à l’envers. La vigneronne voisine, Emilienne Hutin Zumbach garde le moral «On se doit de positiver, la vigne va repousser, elle va refaire du raisin, maintenant l'interrogation, c'est quelle quantité de raisin va ressortir, on aura la réponse dans un mois».

Le gel pourrait encore rôder la nuit prochaine avant une nette remontée des températures et le travail sera intense puisqu'il faudra débourgeonner et mettre correctement les tiges dans les fils, pied par pied.

Le gel, la grêle, le mildiou, le combat dans les vignes est incessant, et la sérénité ne commence que lorsque le jus est en cave.