Ma vie de centenaire: Germaine Graf, l'optimiste éternelle
Comment vivent nos centenaires en Suisse ? Sont ils heureux, en bonne santé et bien entourés ? Et quels sont leurs besoins ?
Pour répondre à ces questions, une grande étude nationale baptisée "Swiss 100" a interrogé près de 300 centenaires à travers tout le pays. Germaine Graf était l'un d'entre eux. Rencontre avec cette éternelle optimiste.
C’est sur les hauts de Lausanne, à l’Institution pour personnes âgées de Béthanie que nous avons rendez-vous avec une centenaire HEUREUSE…
Germaine, centenaire modèle
Germaine Graf, 105 ans dans quelques jours, se porte presque comme une jeune fille. Cette ancienne modiste puis réceptionniste dans le salon de coiffure de son mari, a toujours vu la vie du bon côté. « Mon secret, c’est d’être contente d’être là, d’être entourée par les gens que j’aime », indique Germaine, entre deux sourires. « Je ne m’ennuie pas du tout ici à Béthanie, c’est très gentil! »
Germaine Graf fait partie des 260 centenaires interrogés par l’étude SWISS 100. Des interviews réalisés par l’université de Lausanne. Sevgui Gungor, est venue plusieurs fois interroger Germaine pour cette étude.
Première base de données des centenaires Suisses.
Santé mentale, cognitive ou physique, lieu de vie, entourage. Tout est passé au crible pour tirer le portrait des centenaires à travers toute la Suisse.
Résultats : tous les centenaires ont des soucis de santé - En moyenne les participants cumulent 6 problèmes médicaux. Malgré tout, et c’est une des surprises de cette étude : leur satisfaction dans la vie est très élevée. Plus de 9 centenaires sur 10 se déclarent satisfaits. Plus que dans les autres pays similaires
Autre enseignement : près des deux tiers des centenaires vivent en institution, et ceux qui vivent à domicile habitent le plus souvent seuls. Mais rares sont les personnes isolées. Plus de la moitié ont des contacts sociaux diversifiés.
La professeure Jopp et son équipe analysent en ce moment tous les résultats. Le but est d’élaborer la première base de données précise sur cette population pour mieux s’adapter et anticiper. « Il nous faut d’abord comprendre la situation pour développer des modèles de soins adaptés à cette population. Les centenaires ne sont pas seulement des gens plus vieux, mais ils ont des besoins spécifiques. Par exemple, les enfants facilitent beaucoup la santé des centenaires, mais on a tendance à oublier qu’eux aussi ont 70 ou 80 ans parfois. C’est important de voir cela pour développer des modèles spécifiques. »
« Ah, si Papa et Maman savaient que je suis toujours là à 105 ans ! » Germaine Graf
Mais quel est le secret de ces vies extraordinaires longues ? L’étude SWISS 100 donne quelques pistes, mais pour Germaine Graf son enthousiasme inébranlable y est certainement pour quelque chose. « Je vais m’arrêter où ? » rigole notre centenaire. « Ah, si Papa et Maman savaient que je suis toujours là à 105 ans ! »