Manifestation 1er mai: syndicats mobilisés contre la haine et pour les droits sociaux
La manifestation du 1er mai a réuni environ 1600 personnes à Genève, selon la police. En tête du cortège, la CGAS dénonce la montée de l’extrême droite et appelle à défendre les conditions de travail, les retraites et la liberté de la presse.
Le traditionnel cortège du 1er mai a traversé Genève sous les couleurs syndicales. En tête de la marche, Yves Deferrard, co-président de la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS), a pris la parole sur le pont du Mont-Blanc.
Il dénonce «la montée de la haine portée par l’extrême droite en Europe et aux États-Unis» et appelle à recentrer le débat sur les préoccupations concrètes des travailleurs: conditions de travail, retraites, salaires. «Il faut lutter contre la montée de l’extrême droite, qui est un frein aux libertés et aux droits sociaux.»
Une opposition ferme à l’initiative de l’UDC
Parmi les cibles du jour: l’initiative de l’UDC visant à limiter la population suisse à 10 millions d’habitants. Pour Yves Deferrard, il s’agit d’un «projet absurde»: «Cette initiative vise à réduire le nombre d’étrangers alors qu’on manque de main-d’œuvre. C’est une attaque contre la libre circulation et les accords qui garantissent l’emploi. Une fermeture des frontières nuirait à toute l’économie.»
La presse aussi descend dans la rue
Autre fait marquant cette année: la présence des syndicats de journalistes et de médias. Une mobilisation qui traduit, selon la CGAS, une inquiétude grandissante face aux attaques contre la liberté de la presse. «Quand on s’en prend aux journalistes, on s’en prend à la démocratie. Une presse libre, indépendante, c’est fondamental», affirme Yves Deferrard, qui dénonce des initiatives politiques visant à museler les médias.
Soutien massif aux maçons en lutte
Le cortège s’est arrêté symboliquement sur le pont du Mont-Blanc, construit par des ouvriers du bâtiment. Un clin d’œil aux maçons, nombreux dans la manifestation, qui entament une nouvelle phase de négociation de leur convention collective.
Leur objectif: préserver la retraite à 60 ans et améliorer des conditions de travail jugées toujours plus difficiles. Une grève est annoncée pour le 17 mai.
«La population nous soutient»
Malgré une affluence modeste – environ 1600 personnes selon la police –, la CGAS se dit satisfaite de la mobilisation. Yves Deferrard évoque une participation répartie entre plusieurs villes, notamment Lausanne et la France voisine, où résident de nombreux travailleurs genevois. Il rappelle que les syndicats conservent un fort soutien populaire :
«La 13e rente AVS, soutenue par les syndicats, a été massivement approuvée. La population est avec nous.»
Le cortège a terminé sa route à la place Neuve, où une série de discours ont clôturé cette journée de mobilisation sociale et politique.