Mathieu Fleury, directeur de Lémanis: «Nous avons gommé l’effet frontière»
Plusieurs figures de la mobilité franco-suisse se sont réunies ce jeudi pour célébrer les cinq ans du Léman Express. Mathieu Fleury, directeur de Lémanis, partage ses réflexions sur cette aventure ferroviaire désormais ancrée dans le quotidien du Grand Genève.
Lancé dans un contexte de scepticisme, le Léman Express est devenu, selon Mathieu Fleury un succès incontestable. «Ce pari très audacieux et très contesté, Dieu sait si les médias en ont parlé, a été gagné et de la belle manière», affirme-t-il. Le réseau a su séduire un large public, bien au-delà des seuls pendulaires.
Loin d’un simple train transfrontalier
Le Léman Express ne se limite plus au trajet domicile-travail. «On voit un développement extrêmement réjouissant de toutes les autres mobilités», note Mathieu Fleury, évoquant les déplacements de loisirs, en soirée ou le week-end. Ce phénomène appelle des adaptations, notamment en termes de capacité. À ce titre, des nouvelles rames à deux étages ont été commandées afin d’absorber la demande croissante.
«Nous avons gommé l’effet frontière», explique le directeur, en insistant sur la variété des flux. Le Léman Express relie aussi bien la France que différentes régions suisses. «L’effet Suisse-Suisse fonctionne très bien avec le canton de Vaud», ajoute-t-il, soulignant l’ancrage régional du réseau.
Un regard tourné vers l’avenir
À quelques jours de quitter ses fonctions pour prendre la tête de la Chambre de commerce et d’industrie France-Suisse, Mathieu Fleury se dit marqué par «le goût de la coopération entre la France et la Suisse». Il plaide pour une mobilité du futur «non dogmatique», fondée sur la complémentarité entre train, transports publics, vélo, marche et même voiture dans les zones peu desservies.
Avocat de formation, ancien responsable de syndicats et d’institutions culturelles, Mathieu Fleury se décrit comme un «homme d’escalier et non de palier». Pour lui, les cinq ans du Léman Express marquent la réussite d’un projet désormais «traditionnel, ancré dans la vie des gens». Son prochain défi professionnel, dit-il, s’inscrit dans le prolongement naturel de ce lien franco-suisse qu’il continuera à cultiver.