Me Robert Assaël dénonce une justice des mineurs «bisounours»
Les violences des mineurs se multiplient à Genève avec des agressions sinistres. L'avocat d'un jeune de 18 ans agressé violemment aux Eaux-Vives dénonce «un arsenal judiciaire insuffisant» et une justice des mineurs inadaptée.
Un nouvel épisode de violence extrême s'est déroulé en novembre dernier lorsqu'une bande de dix mineurs a agressé violemment un jeune habitant des Eaux-Vives. Son avocat, Me Robert Assaël demande une refonte du système judiciaire.
L'avocat constate des affaires tragiques impliquant souvent des délinquants mineurs récidivistes. Il dénonce: «Le droit des mineurs n’est plus adapté à cette violence extrême, gratuite et bestiale. Il faut absolument qu’elle arrête d’être une justice bisounours».
«L’arsenal judiciaire est insuffisant pour appréhender cette violence extrême» – Me Robert Assaël
Choqué par la violence gratuite et sauvage, l'avocat du jeune agressé violemment aux Eaux-Vives se montre également révolté par la justice pour mineurs qu'il juge entièrement inadaptée.
Me Robert Assaël ne remet pas en cause les juges et les maximes de protection et réinsertions, il perçoit cependant un «arsenal judiciaire insuffisant pour appréhender cette violence extrême» face à des récidivistes.
Refonte du système
Actuellement, il faut au minimum avoir 10 ans pour être jugé par la justice des mineurs. De 10 à 15 ans, aucune peine de prison n'est possible. De 15 à 16 ans, une année d'emprisonnement est envisageable, une peine privative de liberté qui plafonne à 4 ans lorsque l'on est âgé entre 16 et 18 ans.
Que faut-il changer? Me Robert Assaël estime qu'il ne faut pas changer les fondements mais en augmenter les limites. Il prend l'exemple d'un jeune agresseur à Saint-Jean qui a récidivé plus tard aux Charmilles. Le jeune lui avait alors confié avec le recul: «si l’on avait été plus sévère à mon égard, peut-être, que je n’aurais pas recommencé derrière».
Autre piste évoquée, la présence de la partie plaignante aux procès, aujourd'hui absente lors des audiences. Me Robert Assaël mentionne «une piste de changement indispensable» et argumente: «Le prévenu ne voit pas finalement les dégâts qu’il a causés».