Me Yaël Hayat: «C’est toujours une promesse, une révélation»
Ils sont 13 avocats stagiaires et tenteront ce samedi de remporter le prix Nançoz qui récompense le talent oratoire. La présidente du jury est notre invitée.
Défendre Balzac ou la Reine de la nuit de la Flûte enchantée: tel sera le défi de 13 avocats stagiaires qui tenteront de ravir le prix Nançoz au Palais de justice ce samedi 23 septembre. Il récompense les meilleurs orateurs. Pour la présidente du Jury, Me Yaël Hayat, «c’est toujours un rendez-vous important, mais c’est d’abord un hommage à Michel Nançoz, qui était un des plus grands orateurs de la cité. Ce concours célèbre la parole, l’éloquence et l’art oratoire.»
L’avocate attend avec impatience de voir la façon dont les 13 candidats vont affronter cette joute. Ils auront dix minutes pour convaincre. Le jury, composé de 15 avocats, comprend Me Bertrand Périer, formateur en éloquence dans les quartiers défavorisés. «C’est une façon de dire que l’éloquence n’est pas réservée à une élite», glisse la présidente du jury. On retrouvera également Mes Halpérin et Bonnant.
«Tous les sujets devraient inspirer chacun des candidats»
Les sujets sont variés, mais certains sont surprenants. L’un porte sur la problématique suivante: «Lors d’une précédente remise des prix du concours, la présidente donna un fougueux baiser au lauréat auréolé. Vous la défendez devant la Commission du Barreau.» «Mon sort est un peu compromis, donc je suis un peu fébrile, rit l’avocate. Mais c’est un sujet qui nous rappelle l’actualité. Et tous les sujets devraient inspirer chacun des candidats.»
Pas question de savoir qui est à l’origine des sujets, c’est un secret comme le veut la tradition. «C’est une façon de s’effacer, ce qui est rare chez les avocats. C’est une manière d'offrir aux candidats une totale liberté, car ce qui est intéressant, c’est ce qu’ils vont en faire», explique Me Hayat. Elle ajoute: «Surtout, ce que nous attendons des candidats, c’est qu’ils nous préservent de l’ennui. Mais là-dessus, nous ne nous sommes jamais vraiment ennuyés. Ce sont les plaideurs de demain, c’est toujours une promesse, une révélation. On attend d’eux qu’ils nous transportent sur tous les registres. Soit ils sont dans le registre de l’émotion, soit ils nous instruisent, soit ils sont dans le delectare, des fois il y a des charmeurs.» Rendez-vous est donné ce samedi, pour admirer les potentiels successeurs d'Arnaud Hoffer.