Genève

Mesure du DIP pour l'école: les syndicats inquiets sur le financement

15.02.2024 18h56 Denis PALMA

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La feuille de route dévoilée par Anne Hiltpold: Tous évoquent un plan ambitieux et cohérent mais s’interrogent sur son financement.

Dans les grandes lignes, la feuille de route d’Anne Hiltpold a globalement séduit syndicats et associations. «Cela nous a fait du bien d’entendre la magistrate mettre l’accent sur les politiques publiques compréhensibles et de manière positive, pragmatique pleine de bon sens», a réagi Françoise Weber à l’issue de la présentation organisée à l’hôtel de ville par la magistrate PLR. «Ces besoins, énoncés par Anne Hiltpold, ont aussi été identifiés par les syndicats.»

Un horaire continu construit sous l'angle pédagogique 

Concernant l’école primaire, Anne Hiltpold veut introduire l’horaire continu, la SPG aussi mais sous condition. «L’horaire actuel ne convient plus. La SPG ne s’est jamais prononcée pour ou contre mais nous sommes convaincus qu'il faut le changer afin qu'il réponde aux besoins des élèves», précise Francesca Marchesini, présidente de la société pédagogique genevoise. «Aujourd’hui, le problème est que nous nous organisons autour du parascolaire et d’éléments qui ne sont pas pédagogiques.»

Orientation des élèves: le DIP se trompe de cible 

La magistrate a affiché sa volonté d’améliorer l’orientation professionnelle ainsi que l’accès à l’apprentissage. Selon les syndicats, Anne Hiltpold se trompe de cible. «Elle a parlé d’externaliser l’information et l’orientation professionnelle des élèves en la confiant à des professionnels. C’est très dévalorisant pour les enseignants qui sont des professionnels formés pour ce travail», s’insurge Patrick Chappuis, secrétaire syndical du SSP enseignement. «On se rend compte qu'elle fait porter la responsabilité des difficultés de débouchés pour les élèves sur l’école, alors que si les élèves ne trouvent pas d’apprentissage, c’est la faute des patrons, parce qu'il n’y a pas assez de places et parce que cela les avantage.»

Pour les partenaires sociaux, le financement de cette feuille de route préoccupe. «La magistrate n’a pas le contrôle sur le parlement et elle n’a pas non plus le contrôle sur les entreprises pour les places d’apprentissages», note Wael Almoman, membre de l’union des enseignants du secondaire genevois.

Les stages priorités des parents au cycle 

Du côté des associations de parents d’élèves, on est rassuré de voir la problématique des stages au cycle d’orientation inscrite dans la feuille de route d’Anne Hiltpold. «Aujourd’hui, les parents et les élèves sont démunis. Ils ne savent pas comment s’orienter à la fin du cycle et c’est ce point-là qui doit être amélioré», explique Caroline Selvatico, présidente de l’association des parents d’élèves du cycle Bois-Caran.

Prochain défi pour la Conseillère d’État : faire aboutir les négociations engagées avec les maîtres du cycle d’orientation. L’élue PLR devra aussi convaincre la majorité du Grand Conseil de financer les objectifs listés dans cette feuille de route.