Genève

Meurtre d'une escort-girl: la défense tente de remonter le courant

30.11.2023 19h38 Rédaction

Les avocats de l'homme de 43 ans jugé pour avoir tué une escort-girl en 2019 ont tenté de convaincre la Cour que leur client n'était pour rien dans le meurtre de la prostituée de 34 ans. Il aurait juste aidé à transporter le corps de la victime.

Me Yoann Lambert et Guglielmo Palumbo étaient conscients de la difficulté de leur tâche devant les juges. Le prévenu, fils adoptif d'un notable vaudois, est «un homme que tout accuse». Ses antécédents judiciaires ne plaident pas en sa faveur. De plus, lors du procès, «les apparences ont été contre lui».

Selon les avocats, le meurtre de l'escort-girl est le résultat d'un braquage qui a mal tourné, un accident et non un assassinat comme le soutient l'accusation. Le prévenu et son jeune complice n'étaient pas partis dans l'idée de supprimer la malheureuse lorsqu'ils se sont rendus, de nuit, à son domicile du quartier chic de Florissant.

S'appuyant sur les témoignages des voisins de l'escort-girl, les données des téléphones portables et les autopsies, les deux avocats ont présenté une version des faits qui exonère l'accusé des actes les plus graves. Le prévenu n'aurait ainsi pas été présent dans l'appartement de la victime au moment où elle a été tuée.

Corps dans une valise

C'est son complice qui aurait commis le geste fatal en voulant maîtriser l'escort-girl. L'accusé serait ensuite entré dans l'appartement et aurait vu le corps sans vie de la prostituée étendue sur le sol. Les deux hommes ont alors placé la dépouille dans une valise, qu'ils ont transportée jusqu'en France en taxi.

Le prévenu n'aurait pas non plus participé à la crémation du cadavre et à son enterrement dans un bois de la commune de Marin, près d'Evian-les-Bains. Selon ses avocats, au moment des faits, il était dans une chambre d'hôtel. Il se serait rendu sur les lieux où se trouvait la fosse plus tard, «par curiosité morbide», pour savoir.

La défense s'est également attaquée aux réquisitions du procureur. Ce dernier a demandé une condamnation à la prison à vie pour assassinat assortie d'une mesure d'internement en raison du risque de récidive et des traits psychopathiques et des troubles de la personnalité présentés par le prévenu.

«Dans ce dossier, nous sommes très loin de la situation qui permette de retenir une peine de prison à vie», a souligné M. Palumbo. L'avocat a demandé au tribunal de prononcer un jugement qui n'anéantisse pas l'accusé. Ce dernier a eu la parole en dernier et a «réitéré ses excuses et ses regrets».

Le verdict sera rendu lundi prochain, à 16h00.