Genève

Mon silure mal-aimé: plongée à la rencontre du géant

24.09.2024 17h47 Lucie Hainaut

Silures Silures

C’est le plus grand poisson d’eau douce en Europe, il peut mesurer plus de deux mètres de long et il possède 1500 dents: le silure impressionne et ne laisse personne indifférent… Surtout pas Nicolas Millo, un jeune étudiant genevois qui s’est pris de passion pour l’animal.

Malgré une eau à 13 degrés, Nicolas s’apprête à plonger dans le Rhône pour voir les silures. Il rend visite à ces géants été comme hiver. Tout a commencé avec une bonne louche de curiosité: «On regardait des photos de poissons avec un ami et on est tombé sur le silure. On s’est dit que ce serait amusant d’essayer de le voir» se souvient-il.

Des poissons curieux

Depuis quatre ans, l’étudiant se jette à l’eau plusieurs fois par mois pour voir ces poissons: «Je dirais qu’ils sont assez curieux. Ils s’approchent facilement, parfois ils viennent me palper avec leurs petites moustaches… Ce n’est pas une espèce très craintive. Après il ne faut pas les déranger en allant les observer de trop près» raconte-t-il. Il ajoute: «Ce qui me fascine le plus c’est l’ondulation du corps. Sous l’eau avec les reflets de la lumière c’est magnifique».

«Chercher la beauté dans des éléments du quotidien»

Observer la nature est devenu une vraie routine pour Nicolas: «Je trouve ça intéressant de chercher la beauté dans des éléments du quotidien, et dans les animaux qu’on n’a pas forcément l’habitude de voir. Il faudrait que ce soit quelque chose qu’on fasse au quotidien, peu importe l’animal. On a beaucoup d’a priori sur ce qu’on ne connaît pas, et je pense que c’est intéressant de s’ouvrir à d’autres horizons» affirme-t-il.

Une passion qui le suit jusqu'à l'HEPIA

Lorsqu’il ne plonge pas avec les silures, Nicolas Millo étudie la gestion de la nature à l’HEPIA. Même sur les bancs de la haute école, le poisson n’est jamais loin: «Il me fascine tellement que ça me semblait logique de faire mon travail de bachelor là-dessus. Il n’y a pas beaucoup d’informations scientifiques sur sa présence dans le lac Léman» justifie-t-il.

Silures et humains cohabitent parfaitement

L’étudiant sait bien que ces poissons rebutent beaucoup de nageurs. Pour les plus inquiets, une proposition radicale: une visite de courtoisie. «On a souvent peur du silure parce qu’on ne le connaît pas. Mais une fois qu’on est allé le voir sous l’eau, interagir avec lui, on se rend compte qu’il n’y a aucun souci. Quand je vois le nombre de gens qui nagent au-dessus des silures tous les jours je me dis que la cohabitation se passe sans souci» soutient le jeune homme.

Après son bachelor, il a choisi de faire son service civil au bord du lac de Neuchâtel… Pour découvrir un nouveau terrain d’observation des silures.