Nathalie Fontanet: «On doit se réjouir de ce résultat positif»

La grande argentière du canton annonce un excédent de 541 millions pour 2024. Un soulagement après les alertes récurrentes de déficit. Mais Nathalie Fontanet appelle à la vigilance face aux défis à venir.

Après deux années fiscales exceptionnelles, Genève revient à une croissance plus modérée. «On a eu des années extraordinaires», rappelle Nathalie Fontanet. «On a eu le commerce de gros qui a fait des résultats exceptionnels au niveau des personnes morales.» Désormais, «les revenus continuent à croître, mais à une croissance beaucoup plus raisonnable».

L'excédent, qui atteint 541 millions de francs, tranche avec les annonces pessimistes des années précédentes. «Ça fait plusieurs années qu’on nous annonce à chaque fois un déficit, observe la conseillère d’État. C’est difficile maintenant de s’inquiéter pour la santé financière du canton.»

De nouvelles contraintes

Elle souligne toutefois la nécessité de garder le cap: «Il faut simplement arriver à maintenir cette bonne santé financière.» Car les menaces sont nombreuses. «Il y a des nouveaux éléments qui vont intervenir», prévient-elle, citant «le programme d’économie de la Confédération» et «l’augmentation très importante que nous allons subir de la péréquation intercantonale». Sur les revenus, elle tempère les espoirs d’une nouvelle flambée: «On n’est plus dans les années exceptionnelles que nous avons eues en 2022 et 2023. Mais on reste en croissance.»

Côté charges, le constat est clair: elles augmentent chaque année. «Nous avons des charges qui sont très importantes et qui, elles, augmentent année après année avec des prestations sociales, mais aussi avec des choix du Conseil d’État, des choix du Parlement.» Elle cite notamment la gratuité des TPG pour les -25 ans ou encore la baisse d’impôt. L’équilibre reste fragile. «On doit justement être extrêmement attentifs à des changements», prévient-elle. «Les revenus fiscaux sont estimés. On est à l’aveugle.»

Des alertes pour les prochaines années

Quant à la dette, Genève fait un pas dans la bonne direction. «Notre dette a baissé, son coût également a baissé», se félicite la ministre. «C’est d’ailleurs ce qui a permis à Standard & Poor’s de relever la notation du canton.»

Et pour 2025? «C’est un tout petit peu tôt pour en parler», reconnaît-elle. Elle promet d’en dire plus en juin, en fonction des recettes fiscales et de l’évolution des charges. Mais elle l’admet: «On a en tout cas des alertes s’agissant de 2026 et 2027.»

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