Nicolas Walder: «Il faut absolument défendre la Genève internationale»
Alors que l’ONU envisage de délocaliser une partie importante de ses effectifs genevois dès 2026, Nicolas Walder dénonce l’inaction du Conseil fédéral.
La décision, annoncée par Antonio Guterres lui-même, de transférer une large part des employés de l’ONU à Genève vers d’autres pays a surpris par sa rapidité. «Ça m’a surpris surtout par la volonté de délocaliser extrêmement rapidement», souligne Nicolas Walder, évoquant l’échéance fixée à 2026.
Une urgence qui, selon le conseiller national, frôle l’irresponsabilité. Les sièges de Genève et de New York ont en effet jusqu’au 16 mai pour déterminer les postes qui pourraient être localisés.
Face à la précipitation de l’ONU, Nicolas Walder réclame une coordination urgente entre la Confédération, le canton et la ville de Genève. Il demande aussi la nomination d’un envoyé spécial chargé de suivre quotidiennement l’évolution de la Genève internationale. Il insiste enfin sur la nécessité de protéger les emplois concernés, dont certains risquent de disparaître dès les prochaines semaines.
Menace de fuite et concurrence internationale
Le conseiller national rappelle qu’il avait déjà alerté à Berne sur ce danger, citant le coût de la vie à Genève comme un facteur critique. Si la Confédération ne peut pas égaler les financements américains – 18 milliards de dollars en 2022 pour le système onusien –, elle doit, pour Nicolas Walder, au moins défendre la Genève internationale, essentielle pour la diplomatie mondiale. Il appelle à la mise en place d’un sommet de haut niveau sur l’avenir du multilatéralisme.
L’élu demande un également soutien financier accru de la part de la Confédération, à l’image de ce qu’a déjà fait le canton de Genève, pour aider les ONG à maintenir leur présence. Il critique le manque d'engagement du Conseil fédéral, qui reste silencieux sur ce dossier alors même qu’il se rend aux États-Unis pour discuter de commerce, sans évoquer la situation du multilatéralisme.
Outre la baisse des contributions, la Suisse fait face à une concurrence accrue d’autres villes comme Vienne, Bonn ou Nairobi, prêtes à accueillir des institutions. Pour Nicolas Walder, Genève conserve néanmoins un atout majeur: la présence de la quasi-totalité des États membres.