Nouvelle mobilisation contre l'autoroute Thonon-Machilly
Les opposants à l’autoroute Thonon-Machilly se sont mobilisés samedi avec le soutien des agriculteurs impactés par le tracé et les autorités genevoises qui dénoncent un projet d’un autre temps qui suit son cours malgré plusieurs recours.
Opération escargot sous une pluie battante à Perrignier samedi matin là où le futur échangeur de l’autoroute Thonon-Machilly est prévu. Une quarantaine de tracteurs défilent pour dénoncer la future perte de dizaines d’hectares agricoles. La bataille contre cette autoroute qui vise à désenclaver une région sinistrée dure depuis 40 ans. Le processus est cette fois lancé, le concessionnaire Eiffage mène des études préparatoires depuis février malgré les recours déposés par les opposants.
«L'autoroute va capter 176 hectares de terres agricoles, il faut développer le train, il faut trouver d'autres moyens de transport pour les gens seuls dans leur voiture, comme le co-voiturage ou les bus» plaide Jean-Pierre Burnet, membre de l'Acpat (Association de Concertation et de Proposition pour l'Aménagement et les Transports).
La ville de Genève en soutien
Associations écologistes, agriculteurs, riverains, la mobilisation ne faiblit pas et peut compter sur le soutien de la ville de Genève qui a aussi déposé un recours contre les autorités françaises. «Cela suppose pour la ville de Genève, des voitures en plus qui risquent de rentrer dans la ville, et puis nous sommes en solidarité avec le monde paysan puisque cette autoroute va supposer la disparition de zones agricoles» indique Alfonso Gomez, Conseiller administratif de la ville de Genève.
Un projet autoroutier qui a aussi ses partisans dans les villages saturés par la congestion automobile.«Je suis en faveur de l'autoroute parce que je ne vois pas comment avec leurs solutions ils vont désenclaver le Chablais. Le désenclavement, ce n'est pas uniquement des gens qui y habitent, c'est aussi une industrie» se défend François Lacroix, habitant de Perrignier.
L'autoroute a aussi ses partisans
Genève a eu sa saga avec le CEVA, la France voisine l’a aussi avec cette autoroute. Le développement du Léman Express déjà saturé sur cet axe n’est pas dans les cartons, l’asphalte est donc vu comme un complément indispensable dans une région dont la démographie explose. Les opposants s’accrochent et promettent de se battre jusqu’au bout contre un projet qui malgré tout va de l’avant, doucement, mais surement.