Genève

Noyade dans l'Arve: les promeneurs de Vessy sous le choc

22.08.2024 19h24 Denis PALMA

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Au lendemain de nos révélations sur la double noyade par électrocution dans l’Arve en 2022, sur place à Vessy, les usagers sont sous le choc. Alors que certains dénoncent un manque de signalisation aux abords du dispositif électrique de répulsion à poissons au moment des faits, d’autres confient leur incompréhension, voire leur colère, d’avoir installé un tel dispositif sur ce site. 

Un peu à l’écart des sentiers, le mémorial dédié à Elsa et Olivier, arrachés à la vie le 1er septembre 2022 à cause d’une défaillance électrique liée au système de répulsion à poissons situé en contrebas. Rafael qui court ici depuis peu découvre ce lieu de recueillement. Il aurait, avoue-t-il comme Olivier, sauté pour sauver Elsa. «J’aurais pu sauter pour la sauver dans l’eau pour essayer de la récupérer. On ne peut pas savoir qu’il peut y avoir du danger avec ce panneau. Cela fait peur», avoue le joggeur. 

Pourquoi un dispositif de répulseur électrique à poisson installé ici?

Une écrasante majorité des promeneurs rencontrés ici n’ont pas accepté de s’exprimer devant la caméra. Mais un grand nombre d’entre eux avouent ne pas comprendre pourquoi un dispositif de répulseur électrique à poisson avait été installé sur ce site. 

Marie en fait partie. La veille au soir du drame, elle se promenait sur les lieux de l’accident avec son chien. «J’avais une bonne étoile. Si ma chienne avait coulé, j’aurais été la chercher. Je n’aurais pas du tout pensé qu’il pouvait y avoir du courant électrique dans l’eau», témoigne cette habituée des lieux submergée par l’émotion.    

Au tennis, tous ont en tête ce drame. À une table du restaurant, Marc dénonce l’absence de signalisation de courant électrique autour du site avant les faits. «Je n’ai jamais vu un panneau qui indiquait la présence d’électricité aux abords du site. Il faut que les gens soient avertis», dit-il.    

Hier soir, Thomas Barth fustigeait le manque de considération des SIG vis-à-vis des familles des victimes. «Pour l’instant, à part une lettre manuscrite envoyée quelques jours après les faits, plus rien. Le silence complet. Pas une boîte de chocolats à Noël. Rien. Le néant», s’indigne l’avocat des familles des victimes. Cette perche tendue par l’avocat de l’une des deux familles, les SIG ne l’ont pas saisie. Contactés, les Services industriels n’ont pas souhaité s’exprimer. 

Yvan Jeanneret est l'avocat des SIG 

L’enquête de police terminée, l’instruction de l’affaire par le Ministère public commence. Les SIG ont d’ores et déjà choisi leur représentant dans la procédure. Me Yvan Jeanneret défendra les intérêts de la régie autonome.