Genève

On vous dit tout sur les candidats au Grand Conseil

17.02.2023 19h05 Martin Esposito/Rafael Pacheco

Léman Bleu a compilé pour vous l’âge, le genre, les communes de résidence et les métiers des candidats au Grand Conseil genevois. Au menu, on retrouve par exemple des frontaliers à l’UDC et au MCG, une rivalité rive gauche/rive droite marquée et deux listes à majorité féminine.

Ils sont 690 candidats pour 100 sièges. Un record. Le 2 avril prochain, les Genevois choisiront leurs nouveaux députés. Alors, pour comprendre les profils qui se présentent à la population, nous avons collecté et analysé les données publiques sur les candidats. La première constatation qui ressort est celle d’un potentiel rajeunissement du Parlement. Actuellement, la moyenne d’âge des députés est de 55 ans. Pour l’ensemble des candidats, cette moyenne descend à 48 ans. Les probabilités d’un rajeunissement existent, mais elles dépendront du résultat final.

La liste la plus jeune, les Vert’Libéraux, est âgée en moyenne de 41 ans d’après nos calculs. C’est aussi la liste qui compte le plus de candidats de 30 ans ou moins (21%). À l’inverse, la moyenne d’âge des candidats MCG est de 55 ans avec seulement 2% des candidats en dessous des 30 ans.

En général, on remarque que les listes de droite (hors Vert’Libéraux) figurent parmi les plus âgées. La moyenne d’âge s’établit à 45 ans pour le PLR, 47 ans pour Le Centre, 49 ans pour CIVIS et LJS et 53 ans pour l’UDC. Mais l’extrême gauche n’est pas«toute jeune non plus: les listes EàG, à savoir Union populaire et Solidarités, pointent respectivement à 49 et 50 ans d’âge moyen. Fait étonnant, un tiers des candidats de ces listes ont 60 ans ou plus.

Actuellement, 33% des députés siégeant au Grand Conseil sont des femmes. Parmi les candidats, on dénombre 39% de femmes. La parité est loin d’être atteinte selon les partis: L’UDC et l’Élan radical sont les moins bons élèves, avec seulement 26% et 27% de femmes dans leurs rangs. Les meilleurs élèves en parité sont les partis de gauche, avec 45% de candidates pour le PS, 49% chez les Verts, et une majorité féminine sur les listes EàG. Les listes PLR, LJS, Le Centre et Vert’Libéraux, tournent autour des 40% de candidates.

La guerre rive gauche / rive droite

Une des surprises de nos données, c’est la représentation diverses des communes. Seule la commune d’Avully ne compte pas de candidat. Genève englobe près de la moitié des candidatures (41%), un chiffre proportionnel au nombre d’habitants de la ville par rapport au canton. Lancy est la seconde commune la plus représentée, avec une quarantaine de candidats, suivie de Vernier et Meyrin. Enfin, au match rive droite/rive gauche, c’est cette dernière qui l’emporte de justesse avec une dizaine de candidats en plus.

Comme en 2018, on remarque plusieurs frontaliers parmi les candidats. Ils sont deux chez Les Verts, un au Centre, un chez Civis. La surprise vient de l’UDC et le MCG, deux partis favorables à la préférence cantonale, qui comptent pourtant deux frontaliers respectivement dans leurs rangs d’après les informations que les partis nous ont fournies. Ces huit frontaliers pourraient faire leur entrée au parlement en avril prochain. Actuellement, tous les députés résident dans le canton.

Enfin, nous avons voulu analyser en détail les représentations des métiers. Une tâche longue, car les partis ne les classent pas de la même façon. Globalement, ce sont surtout les métiers du secteur tertiaire qui sont le plus représentés. À droite, les professions libérales sont très présentes, à gauche c’est le milieu de l’éducation qui se distingue. Dans les détails, on peut relever par exemple la présence de trois gendarmes dans les rangs du MCG, de trois agriculteurs sur l’ensemble des candidats et d’un nettoyeur des HUG inscrit sur la liste de l’Union populaire. Sans être proportionnelle à la population, la représentation des corps de métiers est bien là, étudiants, syndicalistes et retraités font partis des candidats. 

Ces données et cette représentation ne concernent que les candidats. Le peuple aura le dernier mot. En dehors de la question du quorum (fixé à 7%), certaines candidatures ont peu de chances d’aboutir au vu des statistiques.