Genève

PLQ Acacias 1: 80 artistes et artisans craignent pour leur avenir

13.06.2023 18h19 Delphine Palma

bat 43

Des graphistes, une céramiste, un compositeur d’opéra, et même un chocolatier. Le bâtiment BAT 43 situé sur le périmètre Acacias 1, abrite 80 artistes et artisans en tout genre. Mais la coopérative risque de disparaitre si le PAV se construit. Ses membres disent aujourd’hui être les sacrifiés du projet.

C’est dans ce grand atelier lumineux qu’Elisabeth Perlini sculpte, peint et dessine depuis près de 20 ans. Mais le cœur n’y est plus vraiment. Pour construire le PAV et le quartier baptisé Acacias 1, Élisabeth et 80 artistes et artisans devront certainement s’en aller. 

"On ne sait rien"

Mais quand? Où iront-ils et à quel prix ? Les artistes disent n’avoir jamais été consultés, ni par le propriétaire, ni par l’Etat sur leur avenir. « On ne sait pas ce qui va se passer... On ne sait rien», soupire Elisabeth. « Comme unique lieu culturel du PLQ Acacias 1, ça serait quand même bien qu’on vienne nous trouver. »

Le coopérative BAT 43 occupe aujourd’hui 3000 m2 dans cette ancienne usine de cigarettes. Le complexe comprend Mediamarkt, un restaurant, diverses entreprises et 31 ateliers d’artisans et d’artistes. Comme celui du compositeur Michael Jarrell, qui voit dans ce lieu une bulle indispensable. «Ce qui est magnifique ici c’est qu’il y a un ilot de gens qui travaille sur des choses très différentes. Je crois qu’une société se doit de protéger.»

Horizon 2026-2027

La fondation PAV, propriétaire de la majorité des terrains, mais pas des bâtiments existants, nous répond par écrit que c’est vers le propriétaire de l’ancienne usine que la coopérative doit se tourner. La FTI, la Fondation des Terrains Industriels peut intervenir dans certains cas pour proposer des solutions de relogement. La fondation PAV précise : « Si le PLQ Acacias-1 est accepté, le processus administratif sera relancé. Les premiers chantiers pourraient débuter au plus tôt à partir de 2026-2027(…) ce qui laisse du temps de manière générale pour trouver des solutions de relogement. (…)»

Les artistes doivent rencontrer le directeur de la fondation PAV durant l’été. Mais ici, tous les regards sont tournés vers la votation municipale de dimanche. Sauf pour Django le jack russell mascotte du lieu. Il est bien trop occupé dans son immense terrain de jeu.