Paralysie cérébrale: un stage de rééducation intensif pour les enfants
S’attacher les cheveux, découper sa nourriture ou encore faire du vélo: ces actions du quotidien peuvent parfois être un challenge. Aux HUG se déroule en ce moment un stage intensif unique en Suisse, de rééducation pour des enfants souffrant de paralysie cérébrale. Durant deux semaines, il apprennent à gagner en autonomie, le tout de façon ludique.
Ce lundi aux HUG, Noémie s’applique sur une machine à mouler la pâte à modeler. Les enfants accueillis ce jour-là ont une paralysie cérébrale, une condition impliquant souvent des difficultés à utiliser un côté de leur corps. Ils sont ici en stage intensif de rééducation. «Ce sont des enfants qui ont beaucoup le poignet en flexion. Pour gagner en force, on va vouloir qu'ils réalignent leur poignet, qu'ils gagnent en extension. Donc on va faire plein de jeux qui vont inciter l'enfant à rééduquer ce poignet» expose Maelenn Häring, ergothérapeute encadrant Noémie.
Ici tous les exercices sont abordés de manière ludique. Les enfants présents ont entre 3 et 9 ans, et ont le même type d’atteinte, avec des difficultés au niveau de leurs mains. Plus loin, Mattia s’entraîne en construisant une tour de Kaplas. «La semaine passée on avait commencé avec la préhension ronde, et puisqu'on progresse, on va vers la préhension plate, avec ces kaplas» détaille Jérémy Bosshard, physiothérapeute.
Nouveau en Suisse
Il s'agit du premier stage de ce type en Suisse. Il existait jusqu’à présent uniquement en France et en Belgique, impliquant des déplacements et des coûts conséquents pour les parents. La possibilité de réaliser ce premier stage ici à Genève est donc une bonne nouvelle, non sans une logistique bien ficelée. «L'idée c'est que les enfants sont suivis par un thérpeute tout le long du stage. Il faut donc beaucoup de monde, des locaux, l'organisaton, des idées de jeux et d'activités...» explique la médecin cheffe de clinique en neuroréhabilitation, Dre Marine Cacioppo.
Sur ces deux semaines, les petits stagiaires vont recevoir 60 heures de thérapie, financées par l’assurance invalidité (AI). Un format intensif nécessaire pour des progrès concrets, «pour des enfants qui ont d'habitude 1 à 2 heures de thérapie par semaine. Là on se concentre sur des objectifs précis, on fait les choses de façon ludique: ils ne rendent donc pas compte qu'on est en train de travailler», nous dit Dre Cacioppo.
La paralysie cérébrale touche 2 enfants sur 1'000 et représente le type le plus commun de handicap moteur chez les petits. La docteure espère désormais que ce stage pourra être réitéré et proposé à plus de familles.