Genève

Passerelle du pont du Mont-Blanc: le MCG va faire recours contre les panneaux de la Ville

03.10.2024 18h34 Martin Esposito

Des affichages du département de l’aménagement présentent le projet soumis à votation le 24 novembre. Selon les opposants, le procédé est problématique.

Six panneaux ont été présentés mercredi à la presse à proximité du pont du Mont-Blanc. Ils présentent le projet de la future passerelle piétonne, voté par une large majorité du municipal et attaqué par un référendum. Leur coût, environ 50'000 francs, comprend également la réalisation de vidéos pour le site internet de la Ville.

Dans la Tribune de Genève, la magistrate Frédérique Perler décrit ces panneaux comme «assez neutres, qui donnent simplement des informations sur le projet.» Pourtant, le comité référendaire n’est pas cité. Des «points forts» de la future passerelle sont posés noir sur blanc, sans contradiction. Le comité référendaire va déposer un recours. Tout comme le MCG. «C’est une erreur grave, elle va influencer l’électorat», scande le conseiller municipal Amar Madani.

Une décision unilatérale

En période électorale, la ville n’a pas le droit de faire de la propagande. Devant la presse, la ville affirmait que la conformité légale de cette démarche a été vérifiée auprès de la Chancellerie. Contactée, la Chancellerie nuance cette affirmation. Elle a rappelé le cadre légal en vigueur mais n’a pas formellement validé le contenu des panneaux. Il s’agit d’une décision unilatérale du département de Frédérique Perler.

Ce dernier se défend: «La démarche visant à informer la population constitue la norme en marge de tout projet d’envergure, que ce dernier soit contesté par voie référendaire ou non. Par exemple, la votation de mars 2023 sur le PLQ Bourgogne a été précédée d’une exposition que la Ville de Genève avait organisée.»

«La loi postule la neutralité et l’objectivité pour toute autorité lors d’une votation, commente l’avocat Me Romain Jordan. La magistrate indiquait que les panneaux étaient «assez neutres», cela laisse entendre qu’il y a effectivement un problème.» Si les recours aboutissent, la situation pourrait aller jusqu’au report de la votation.