Genève

Pétition lancée contre la scolarisation d'enfants au nouveau centre d'asile

15.04.2025 17h40 Denis PALMA

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Trente-trois associations et syndicats lancent une pétition pour empêcher la scolarisation d’enfants à l’intérieur du nouveau centre fédéral d’asile du Grand-Saconnex. Ils dénoncent une mesure indigne de Genève et pressent la conseillère d’État Anne Hiltpold de renoncer à ce projet.

Le ton est grave. Réunis mardi au siège de la CGAS au Terreau des Temples, les représentants de 33 organisations syndicales et associatives ont dénoncé le choix du Conseil d’État de scolariser, dès août prochain, 28 enfants à l’intérieur même du centre fédéral d’asile du Grand-Saconnex.

«Ce centre, il sera en bordure de tarmac d’aéroport, entre deux bretelles d’autoroutes. Il y aura des nuisances sonores, de la pollution, à des niveaux extrêmement élevés, des études l’attestent», alerte Aude Martinot, membre de la coordination Asile. Elle décrit un environnement hostile : «Ce sera déjà terrible pour les familles de vivre là-bas. Mais ce sera aussi une zone fermée à la société civile. Un centre-prison, avec des fouilles systématiques à l’entrée et à la sortie. C’est un lieu anxiogène.»

Un recours citoyen et politique

Les collectifs dénoncent une décision qu’ils jugent contraire à la Constitution, instaurant une «scolarité ségréguée, indigne de Genève». Pour eux, le projet ne vise qu’un objectif : accélérer les procédures de renvoi.

«Cette pétition vient compléter la résolution votée au Grand Conseil. Un projet de loi est aussi en cours d’examen. Nous sommes convaincus qu’une solution politique et citoyenne pourra être trouvée», souligne Marc Morel, coprésident de la section genevoise de la Ligue suisse des droits humains.

Soutien juridique offert

Si le projet devait aller à terme, les collectifs annoncent qu’ils mettraient à disposition des familles une aide juridique gratuite. «S’il s’avère que ne fût-ce qu’un seul enfant est scolarisé dans ce centre, nous aiderons les familles à faire valoir leurs droits par voie de recours ou de plaintes», précise Marc Morel.

Contactée, la conseillère d’État Anne Hiltpold n’a pas souhaité s’exprimer. Dans une précédente prise de parole, la ministre de l’Éducation avait justifié sa décision par le manque de places dans les écoles publiques et la fluctuation constante de la population du centre.

Dès la rentrée d’août, 28 enfants âgés de 4 à 15 ans devraient être scolarisés entre les murs du centre fédéral d’asile du Grand-Saconnex.