Philippe Chevrier: «Les guides ont besoin des cuisiniers, mais on n’a pas forcément besoin d’eux»

Le Chef Philippe Chevrier à la tête du domaine de Châteauvieux a perdu une étoile au Guide Michelin. Dans la presse il dénonce des manières de faire peu élégantes et incompréhensibles. 

Relativiser. C'est la règle d'or que prône Philippe Chevrier à la suite de la perte de sa deuxième étoile Michelin. S'il prend acte de la mauvaise nouvelle annoncée la semaine dernière, le Chef explique que cela a plus déçu ses employés que lui. Il détaille le contexte austère qui entoure la perte de sa deuxième étoile: «On l’a appris samedi avant la conférence de presse, Le Michelin nous a appelés en nous disant qu'il valait mieux ne pas venir car on avait perdu une étoile [...] On ne sait pas pourquoi on l'a perdu, on est dans le silence total.»

Le buzz avant tout?

Pour le cuisinier, il est évident que le Guide Michelin cherche à faire des annonces sonnantes pour continuer d'exister. «Dans le Michelin de l’année passée en France, on a plus parlé de la troisième étoile perdue de Guy Savoy que celle qui a été donnée... Le siècle passé, on vendait 900'000 Guides Michelin français, aujourd’hui ils arrivent à peine à en vendre 50'000 donc faut essayer de faire de la pub» lance-t-il.

À la tête des fourneaux de Châteauvieux, son fief depuis 1987, Philippe Chevrier rappelle que son établissement présente «une cuisine de produit et pas de mode», avec des mêmes employés depuis plusieurs dizaines d'années. 

Le Chef précise n'avoir «jamais travaillé pour avoir des étoiles» et qu'il continuera son métier comme à présent, avec la même passion, et sans courir derrière une deuxième étoile. Pour lui, le rapport de forces entre guides culinaires et cuisiniers est clair: «les guides ont besoin des cuisiniers, mais on n’a pas forcément besoin d’eux».