Pierre Maudet devant le juge pour contester une amende
Le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet a comparu mardi devant le Tribunal de police de Genève. Le magistrat contestait une amende qui lui avait été infligée pour avoir, avec sa voiture, tamponné un véhicule par l'arrière et poursuivi sa route.
Devant le juge, Pierre Maudet s'est défendu d'être à l'origine d'un accrochage un soir de mars 2023, dans le quartier des Acacias. «Je suis certain de n'avoir pas percuté de véhicule». Le futur conseiller d'Etat rentrait chez lui après une réunion de «nature électorale».
Le magistrat a expliqué au juge que le trafic dans le quartier était dense, car le match de hockey qui se déroulait à la patinoire des Vernets venait de se terminer. «Je roulais au pas et je ne me souviens pas d'avoir dû freiner à un moment». Personne, non plus, ne s'est signalé pour dire qu'il était arrivé quelque chose.
Poursuite
L'automobiliste lésé, de son côté, a affirmé s'être arrêté sur le bord de la chaussée après avoir ressenti un choc. Mais le véhicule qui le suivait est passé sans s'arrêter. Il l'a alors pris en chasse. «Je voulais profiter des feux rouges pour frapper à la vitre, mais les feux passaient trop rapidement au vert».
Le juge lui a alors demandé pourquoi il n'a pas fait des appels de phares pour alerter l'automobiliste qui avait percuté sa voiture. «Je n'y ai pas pensé sur le moment». Il n'a pas non plus enclenché ses feux de panne lorsqu'il s'est rangé sur le bord de la route. «Je croyais qu'il avait senti le choc et qu'il allait s'arrêter».
La police chez Pierre Maudet
Pierre Maudet a raconté avoir été très surpris de voir débarquer chez lui, tard dans la soirée, une patrouille de police qui lui a appris qu'il était impliqué dans un accrochage. Les agents ont inspecté la voiture du magistrat et ont constaté un «petit impact» au niveau du logo du véhicule.
Impossible, cependant, de faire avec certitude le lien entre cette légère marque et les traces constatées sur le pare-choc de l'autre voiture. Selon un policier venu témoigner, le pare-choc était assez abîmé, notamment au niveau de la peinture, et il est «peu crédible» que ces dégâts correspondent à une «petite touchette».
«S'il y avait eu quelque chose, je l'aurais réglé à l'amiable», a relevé Pierre Maudet devant le tribunal. Son avocat Yama Sangin a insisté sur ce point. Son client avait tout intérêt à éviter cette procédure. Il n'avait aucune raison de prendre la fuite, les assurances se seraient arrangées entre elles.
Un dossier vide
Pour M. Sangin, le dossier est vide. L'avocat s'est surtout étonné de l'absence de photos des dégâts sur les deux véhicules. «La police n'a pas jugé utile d'en prendre». Il n'y a pas eu non plus de croquis de l'accident, ni d'analyse de transfert de peinture. Aucun témoin ne s'est manifesté.
Pierre Maudet demande son acquittement. Le cas échéant, il renoncera à des indemnités. C'est une affaire de principe et non une affaire menée pour des considérations financières, a souligné M. Sangin. Le verdict sera rendu jeudi prochain, à 09h00.