Genève

Piétonnisation Petit-Saconnex: la Ville nomme un médiateur

19.03.2024 18h55 Denis PALMA

.

«Il n’y a pas de concertation, Frédérique Perler veut passer en force». Au Petit-Saconnex, pro et anti-piétonnisation de la place du village ne veulent pas de la phase de test d’une année proposée par la magistrate de la Ville de Genève. Pour sortir de cette crise, la conseillère administrative en charge de l’aménagement a mandaté un médiateur, a appris Léman Bleu.

Ils sont prêts à se battre pour maintenir les places de parking du village du Petit-Saconnex. Les commerçants de la place, soutenus par l’association Sauvegarde Genève, étaient réunis ce matin au café du soleil pour le dire une nouvelle fois. Il en va de leur survie, affirment-ils: «Nous avons besoin du mouvement de véhicules des organisations internationales, des taxis, de tous les véhicules utilitaires. Si l’on ne peut pas avoir ces places pour nous, autant licencier du personnel. Et mon personnel s’inquiète beaucoup», affirme Daniel Contel, boulanger de la place du Petit-Saconnex.

Selon les commerçants, la magistrate veut passer en force sans concertation pour piétonniser à tout prix.

En décembre dernier, la magistrate Frédérique Perler avait proposé, aux pro et anti-piétonnisation, une phase de test d’un an autour d’une circulation à sens unique maintenue sur la place du village mais avec un nombre de places de parking ramené à seulement quatre unités. Malgré les oppositions au projet, la phase de test a été annoncée dès l’été prochain.

Selon les commerçants, la magistrate veut passer en force sans concertation pour piétonniser à tout prix. «Si les magistrats ne sont pas d’accord pour s’impliquer un peu plus avec les habitants, on va droit dans le mur. Ce ne sont pas des solutions, c’est imposé et c’est très insatisfaisant pour tout le monde», affirme Jean Hertzschuch, membre de Sauvegarde Genève.

«La méthode n’est pas adaptée pour faire avancer la question de la piétonnisation»

Pour des raisons différentes, les partisans de la piétonnisation «rejettent également la proposition de test de la magistrate Frédérique Perler», explique le président de l’association des habitants du Petit-Saconnex: «Les commerçants comme nous-même ne sommes pas d’accord sur la manière dont la Ville veut mener cette phase de test: la suppression des places de parking et le trafic de transit notamment qui va demeurer. Donc, pour différentes raisons, nous nous rejoignons eux et nous sur la méthode qui n’est pas adaptée pour faire avancer la question de la piétonnisation au Petit-Saconnex», argumente Jérôme Fontana.

Un médiateur sera nommé d’ici un mois

Au département de l’aménagement, on prend acte du mécontentement généralisé au Petit-Saconnex. Pour sortir de l’ornière et aboutir à une solution négociée vers une piétonnisation de la place, un médiateur sera nommé d’ici un mois. «Cela implique de rassurer les commerçants, d'être encore plus à l’écoute que nous ne l’avons été jusqu’ici pour sortir de ce qui est en train de devenir une polémique. Ce que je regrette infiniment», indique Frédérique Perler, conseillère administrative en Ville de Genève en charge de l’aménagement, des constructions et de la mobilité.

La phase de test initialement prévue au début de l’été ne sera lancée que si les négociations entre les différentes parties aboutissent d’ici là. Si aucune solution n’est trouvée, «aucun projet de piétonnisation ne sera lancé», assure la magistrate écologiste.