Plainte déposée après le suicide d'un employé des HUG
Une plainte pénale a été déposée après le suicide d’un employé des HUG sur son lieu de travail en mars dernier, nous apprend la Tribune de Genève. La famille du défunt dénonce le mobbing qu’il a dû subir après une plainte pour des propos inadéquats à l’encontre d’une collègue. Une souffrance psychologique qui l'a conduit à mettre fin à ses jours.
A 62 ans, cet employé des HUG depuis près de 40 ans a mis fin à ses jours en se jetant depuis le toit des HUG. C’était en mars dernier. Octobre 2023, il est convoqué par sa direction pour des propos déplacés à caractère sexuel vis-à-vis d’une collègue. Une situation qu’il vit mal et qui le pousse à consulter un psychiatre. «Il travaillait depuis 40 ans aux HUG, une carrière ponctuée d'aucun élément susceptible de pouvoir remettre en cause sa probité, il était aimé de ses collègues, cet entretien de service a été pour lui un choc important», plaide l'avocat de la famille du défunt, Me Mathieu Jacquérioz.
Une retenue sur son salaire
Fin décembre 2023, les HUG informent l’employé que son salaire sera réduit de deux annuités. Malgré un recours auprès de la chambre administrative, il tente de reprendre le travail en mars de cette année, mais son mal-être est trop profond. «Il a admis sa faute à l'égard d'une collaboratrice, il s'en est excusé, mais il a contesté les accusations à son encontre, il a demandé à ce que ses collègues puissent être entendus, ce qui n'a pas été suivi des faits», précise Me Mathieu Jacquérioz.
Les HUG affirment avoir respecté la procédure
Après une dernière réunion avec ses supérieurs, il envoie des messages d’adieu et met fin à ses jours. La famille du défunt accuse les HUG de ne pas l’avoir soutenu et de lui avoir infligé des sanctions malgré son état psychologique fragile. L’hôpital cantonal refuse de commenter, mais précise que toutes les procédures ont été respectées :
«Dans les cas de souffrance psychologique, un accompagnement psychologique est mis en place. Si un malaise est détecté, une interpellation est faite au Service de santé au travail. La hiérarchie joue un rôle clé dans ce type de situation, de même que les RH et le Service de protection de la personnalité».
Une plainte pénale a été déposée au Ministère Public.