Plainte déposée contre la SSR dans l'affaire Depardieu
La polémique autour de Gérard Depardieu n’en finit pas. La semaine dernière, la RTS décidait de boycotter provisoirement la diffusion des films dans lesquels l’acteur français tient l’affiche. La décision du service public est controversée. Léman Bleu le révèle ce soir, le conseiller national MCG Daniel Sormanni va déposer une plainte contre la SSR devant l’autorité de surveillance, pour une censure qu’il juge disproportionnée.
Gérard Depardieu a disparu des écrans de la RTS après la diffusion d’un documentaire début décembre sur la chaine France 2 et dans lequel l’acteur multiplie les propos misogynes et à caractère sexuel, y compris à l’encontre d’une fillette de 10 ans. Une décision disproportionnée pour le Conseiller national Daniel Sormanni qui va déposer une plainte contre la SSR. «Ce n'est pas à la SSR de se prononcer sur cette affaire. Elle prend position. Je demande l'annulation de la mesure, et l'effet suspensif jusquà ce que cette affaire soit réglée» dit-il.
Plus de 200 films à son actif, dans tous les registres, Gérard Depardieu, acteur sulfureux, a été révélé dans les Valseuses en 1974. Un film qui avait déjà fait sensation à l’époque.
Un choix assumé par le service public
Césarisé pour "le Dernier métro" et "Cyrano", du drame à la comédie, le talent de l’acteur fait l’unanimité, sa carrière est immense, mais la RTS assume. Pour le chef du Département stratégie et programmation de la RTS, Thierry Zweifel: «Nous avons jugé qu'il n'était pas opportun en pleine polémique de diffuser des films de Gérard Depardieu, d'imposer cela à l'ensemble de notre public. Ce n'est pas une décision définitive», précise-t-il.
Un débat houleux qui divise
L’affaire Depardieu a enflammé les réseaux sociaux, divisé au sein de la profession, et s’est immiscée dans le débat politique. Nicolas Walder, Conseiller national Les Verts estime que c'est une décision judicieuse: «Passer un film aujourd'hui de Depardieu serait considéré comme une provocation. Je ne pense pas qu'il faille solliciter la justice sur une question aussi futile.»
Vincent Maitre, Conseiller national Le Centre estime en revanche que c'est une décision maladroite: «Par cette décision, la RTS se transforme au mieux en censeur, au pire en procureur, et dans les deux cas, elle n'en a pas les prérogatives».
Invisibiliser médiatiquement les acteurs ou humoristes visés par la justice, d’autres avant Depardieu en ont fait les frais. Cette fois, c’est l’outrance et l’impunité qui sont attaqués. La justice tranchera, et les spectateurs seront juges et responsables.