Plongée dans l'histoire du musée international du CICR
Au Musée International de la Croix Rouge et du Croissant Rouge, voilà près de 40 ans que l’institution met en avant l’action humanitaire en explorant son histoire et ses enjeux. Visite des lieux avec son directeur, Pascal Hufschmid.
C’est à Laurent Marti, délégué du Comité International de la Croix Rouge, que l’on doit ce musée. Si son idée remonte à 1975, il faudra attendre dix ans pour voir la pose de la première pierre et trois de plus avant son ouverture au public, en 1988.
Inspiré par ses différentes missions sur le terrain, ce musée émane de l’envie et du besoin de préserver le patrimoine du CICR et raconter l’histoire de l’action humanitaire. Son directeur actuel, Pascal Hufschmid, précise: «Et cette vision là nous porte encore aujourd'hui. Elle s'est élargie au fil du temps, en comprenant toutes les composantes du mouvement Croix Rouge Croissant Rouge, la fédération internationale, les sociétés nationales du monde entier...».
S’il a beaucoup évolué au fil des décennies, l’intention est toujours restée la même: partager, débattre, entrer en relation avec son public, communiquer sur le thème de l’intervention humanitaire afin de mieux en comprendre les enjeux. Dans son exposition permanente, trois univers: défendre la dignité humaine, limiter les risques naturels et reconstruire le lien familial. Ce dernier propose aussi de se plonger dans les fichier de l’Agence internationale des prisonniers de la première guerre mondiale (AIPG). Des fichiers ayant permis aux familles séparées par la guerre de se reconstituer et raccrocher ainsi les maillons du passé.
Renouer avec le passé
«Là nous voyons ce à quoi ressemblait le Big data, il y a un peu plus de 100 ans!» expose le directeur. Autour de nous, des milliers de cartes avec des noms de familles de soldats, de prisonniers de guerre… dont les familles attendent des nouvelles. «Ces cartes là ont l'air cartes silencieuses, elles sont vieilles de plus de 100 ans,conservées dans une vitrine mais il faut bien imaginer que ce sont toujours des histoires individuelles et complexes, qui ont permis aux familles de se reconstituer mais qui nous permettent aussi à nous, de vraiment comprendre une réalité quotidienne du droit international humanitaire. Le droit et la possibilié d'être en lien avec ceux qu'on aime et ses proches», nous précise Pascal Hufschmid.
Parmi les pièces maîtresses du musée, on retrouve la première médaille du premier Prix Nobel de l’histoire…ayant appartenue à un Genevois bien connu: Henry Dunant, en 1901. L’objet est conservé ici grâce à la générosité de la famille Dunant. Un podcast en hommage à son histoire lui a même été consacré par l'institution. «Et sa famille raconte son histoire intime, quotidienne, avec un objet qui est ici présenté derrière une vitrine mais qui, à un moment de sa vie, faisait partie du quotidien d'une famille à Genève».
Valeurs familiales et de solidarité
Autre objet reflétant le lien familial, le fameux tricycle d’Hiroshima… Une œuvre créée à partir du petit vélo de Shinitshi Tetsutani, un petit garçon mort lors de l'explosion. «Sa famille est venue pour la première fois ici, à Genève, depuis le Japon et c'était fondamentalement magnifique et beau de voir que malgré toute la destruction provoquée par l'arme nucléaire, l'amour de cette famille pour leur aïlleul n'a lui jamais été détruit».
Genève, Kiev ou Gaza… le mouvement Croix Rouge Croissant Rouge reste dans la réalité quotidienne, quel que soit le lieu. Il se veut un symbole de la solidarité de par le monde, à toute échelle même la plus locale, avec le concept de billet suspendu. «Vous achetez un billet supplémentaire et il sera offert à des bénéficiaires d'associations du champ social avec qui nous avons des partenariats», explicite Pascal Hufschmid.
Près de 40 ans d'histoire pour le musée et des projets qui ne cessent de se développer.