Pour la commandante, un débat politique sur les polices municipales doit s’ouvrir
La commandante de la police municipale de Genève, Christine Camp, dresse le bilan de l’année écoulée. Des Pâquis aux Grottes, de la question du crack à celle des trottinettes électriques, elle revient sur les priorités de ses équipes et appelle à un débat politique sur l’avenir de la police municipale.
À la tête de la police municipale genevoise, Christine Camp livre un constat clair: «Le climat s’est durci au niveau sécuritaire.» Dans son bilan annuel, la commandante évoque des interventions de plus en plus complexes, notamment dans les quartiers sensibles comme les Pâquis, Cornavin ou les Grottes. «Avec l’émergence du crack et une aspiration légitime des citoyens à plus de sécurité, notre présence s’est renforcée», souligne-t-elle.
La signature d’un contrat local de sécurité fin 2024 – incluant désormais les Grottes comme zone prioritaire – a permis d’augmenter les patrouilles pédestres. Mais face à certaines situations tendues, comme celle d’un homme déséquilibré aux Pâquis armé d’un couteau et fonçant sur la police, la commandante évoque les limites de ses agents non armés. «J’appelle de tous mes vœux à un débat politique sur la question de fond», déclare-t-elle, tout en respectant son devoir de réserve.
Armer la police municipale: «J’appelle de tous mes vœux à un débat politique sur la question de fond»
Parmi les autres dossiers chauds: les trottinettes électriques. «Cela fait deux ans qu’on agit, en prévention comme en répression.» Des rouleaux mesurant la puissance des engins ont été acquis, et les véhicules non homologués sont saisis, parfois détruits. «Il faut toucher au porte-monnaie pour changer les comportements», dit-elle, assumant des amendes dissuasives.
Sur la question du harcèlement de rue, Christine Camp reconnaît des limites légales: «Beaucoup de comportements relèvent de l’infra-pénal.» La réponse passe donc par l’écoute, la redirection vers des associations, et un accompagnement vers la police cantonale pour les plaintes.
Quant aux nuisances sonores, le bilan est contrasté. Si les appels pour des rassemblements bruyants augmentent, les nuisances liées aux terrasses sont en baisse. «Une baisse due à la décision courageuse du Conseil administratif de réduire les horaires, mais aussi aux efforts des établissements», salue la commandante.