Pour que l'Arménie ne soit pas oubliée, la diaspora lance un appel à la générosité
120’000 réfugiés en quelques jours seulement. L’Arménie vit un énorme bouleversement suite à l’annexion du haut Karabakh par l’Azerbaïdjan. Un choc ressenti très fortement par l’importante diaspora arménienne de Suisse. Les associations se démènent et lancent un appel à la solidarité.
Les petits gestes font les grands changements. C’est ce que se dit Julieta Ovanesian qui tient cette petite épicerie de produits artisanaux dans le centre culturel arménien de Troinex.
D’habitude, les bénéfices servent à aider des familles rurales arméniennes à devenir autonomes. Mais depuis l’invasion du Haut Karabakh par l’Azerbaïdjan, et l’arrivée en Arménie de 120’000 réfugiés, il faut répondre à l’urgence. 6 000 francs, surtout en dons, ont déjà été récoltés. « Nous l’envoyons aux personnes et aux organisations de confiance sur place. Nous avons une transparence maximale sur ce qui a été acheté», estime Madame Ovanesian.
Un Genevois aux avant-postes
Sur place en Arménie, Raffi Garibian se démène. Ce Genevois parti s’installer à Erevan pour sa retraite, conduit les réfugiés et achète matelas, draps, nourriture grâce notamment à l’argent récolté au centre arménien de Troinex. L’aide internationale fait défaut, mais la solidarité dans le pays est incroyable, dit-il. « On ne les voit pas, ces réfugiés ! Ils sont peut-être 11 dans un deux-pièces, mais ils sont accueillis. L’Etat a mis des moyens très importants. Notre organisation supplé lorsque l’Etat ne va pas assez vite. »
Appel à la générosité
Le Grand Conseil a débloqué vendredi 2 millions de francs pour l’aide à l’Arménie. Une contribution d’urgence qui s’ajoute au 1,5 million promis par la Confédération.
Des gestes qui apaisent l’inquiétude de la diaspora. Mais qui restent bien insuffisants. Un appel urgent aux dons est lancé. « Pour comparer, c’est comme si la Suisse recevait en une semaine 350’000 à 370’000 réfugiés », estime la présidente de l’Union des Arméniens de Suisse, Miganouche Baghramian. « Un pays comme l’Arménie, globalement pauvre, ne peut pas s’en sortir seul, sans la générosité des Etats et des particuliers. »
L’ONU estime son plan d’intervention d’urgence à 87 millions de francs. Mais l’enjeu de la réinstallation s’annonce immense. Presque tous les habitants du haut Karabakh ont fui en Arménie, dont 30’000 enfants.