Premier bilan de l'abaissement du Rhône sur la faune
En mai dernier, le Rhône était abaissé pour permettre l’évacuation des sédiments et éviter une inondation en ville de Genève. 1,2 millions de mètres cubes ont été évacués, ce qui était l’objectif. Mais quelles conséquences pour la faune ? Premières conclusions.
Autour et à l’intérieur du Rhône, la faune est multiple et nombreuse. Alors quand le fleuve est abaissé pour l’évacuation des sédiments, les animaux sont forcément atteints. «Le suivi environnemental se fait systématiquement, ce qui nous permet de progresser pour les prochains abaissements» explique Fabio Heer, responsable environnement pour les barrages SIG.
Plusieurs espèces sont suivies, pendant et plusieurs mois après l’abaissement. Les castors, eux, n’ont pas été perturbés. Pour les oiseaux en revanche, l’impact est plus important: «40% des nids que nous suivions ont été détruits. Mais c'est moins que les 90% de l'abaissement de 2016».
30% de mortalité «apparente»
Reste la population de poissons. En 2012, lors de la vidange complète, des poissons morts avaient été observés sur les rives. Ce n’est plus le cas depuis 2016. À cette date le dispositif a changé. Les concentrations de matière dans l'eau durant la vidange ne doivent plus dépasser 5g/litre. Pour 2021, les données finales ne sont pas connues mais les tendances sont là: «globalement, on observe plutôt une dévalaison du cours d'eau, plus que de la mortalité. Mais il reste environ 30% de mortalité dite «apparente», c'est à dire que sur la centaine de poissons marqués par capteurs, tous ne meurent pas. Certains semblent simplement sortis des radars» explique le professeur Franck Cattaneo, responsable de l'étude de suivi d'impact sur les poissons.
Dur de savoir pourtant les conséquences sur les petits poissons, les capteurs ne pouvant se mettre que sur les individus de 20cm minimum. Pour prévenir les impacts lors de ces abaissements, des pêches préventives ont pourtant lieu. «Nous prélevons des dizaines de milliers de poissons pour les mettre en sécurité avant de les réintroduire». Des améliorations sont encore possibles pour les prochains abaissements. D’autres données doivent encore être analysées pour le suivi au long cours. Le bilan complet de l’abaissement sera connu fin mars.