Genève

Préservation d'ovocytes: «C'est vraiment une assurance pour moi»

16.01.2024 07h00 Arnaud URFER

Ovocytes

Pour préserver la fertilité des femmes, une trentaine de centres, en Suisse, proposent une vitrification des ovocytes. Une méthode qui consiste à congeler très rapidement les gamètes en les plongeant dans de l'azote liquide par -196°C. C’est le cas des HUG. Une pratique en hausse ces dernières années dans notre pays. Même si les tarifs peuvent être un frein, pour certaines patientes, mettre au monde un enfant reste une priorité.

Comme plus de 500 personnes chaque année en Suisse, Lorena a opté pour une congélation de ses ovocytes. Un moyen de préserver la fertilité des femmes. À 27 ans, elle prend les devants à la suite de problèmes passés. 

Des complications lourdes de conséquences

Elle découvre quelques mois plus tard deux autres tératomes dans son dernier ovaire. La jeune femme se retrouve donc face à un dilemme moral. Attendre au risque de perdre l’autre trompe ou congeler préventivement ses ovocytes. Avec un taux de survie entre 90 et 95% après décongélation, sa décision est prise. Elle décide de passer sur le billard, en décembre dernier. C’est aux HUG que la patiente se fait opérer. Pour cette spécialiste, la cryoconservation, en hausse, découle d’un progrès de la science ne présentant que très peu de risques. 

À la naissance, une femme dispose d’une réserve ovarienne de 700'000 ovocytes. Au fil de sa vie, ce chiffre décroit nettement. À partir de 35 ans, il n’en reste que 25'000. Puis 10'000 aux alentours de la cinquantaine. La vitrification de ces œufs coûte entre 3'000 et 6'000 francs par cycle de stimulation. Avant d’être stockés pour un coût allant de 200 à 300 francs par an. Mais cette opération n’est pas prise en charge par les différentes caisses maladies. Selon François Dermange, professeur d’éthique à l’Université de Genève, les limites de cette intervention semblent venir d’une pression sociale. «Ce qui peut poser problème, c'est que derrière des choix qui sont apparemment individuels, en réalité, il y a des choix sociaux».

«Je l'ai très bien vécu au final»

Malgré son désir de devenir un jour maman, Lorena a traversé une période compliquée. Mais elle a notamment pu compter sur le soutien de son entourage.

La congélation des ovocytes reste un sujet controversé. Une pratique qui pourrait devenir banale dans les prochaines années. Selon la Fondation TA-Swiss, à l’avenir, en Suisse, entre 2'000 et 10'000 femmes feront congeler leurs ovocytes chaque année. Mais le taux de réutilisation de ces œufs reste faible puisque nombreuses d’entre-elles n’en auront certainement jamais besoin.