Genève

Prix des dispositifs médicaux: les candidats demandent plus de transparence

30.10.2023 18h59 Delphine Palma

santé

Des tarifs opaques et extrêmement variables. Une enquête du groupe Tamedia révèle ce lundi un nouveau scandale sur les coûts de l’assurance-maladie. Les dispositifs médicaux utilisés dans les hôpitaux, comme les stents ou les stimulateurs cardiaques, seraient vendus jusqu’à 6 fois plus cher selon les cantons. Le potentiel d’économie pour le système de santé est énorme. Le manque de transparence fait bondir les candidats à Berne. 

Ce petit boîtier blanc, un stimulateur cardiaque, a couté 2200 francs à un hôpital de Soleure et 12’900 à une institution tessinoise.

Ce très grand écart de prix, c’est une des révélations  d’une enquête menée par le groupe Tamedia. À Genève, comme partout en Suisse, les données sont très opaques. C’est aussi ce que révèle l’enquête. Au bout du lac, le fameux stimulateur cardiaque a atteint un prix largement supérieur à celui des autres cantons. Au-dessus de 10’000 pièce. 

"Secret des affaires" 

Alors comment expliquer de tels prix ? Les HUG ne donnent pas d’explication. Ils nous envoie par écrit la même réponse que celle donnée aux enquêteurs de Tamedia. « Les prix des dispositifs médicaux dépendent du volume et des négociations menées par la centrale d’achat commune des HUG et du CHUV. Compte tenu du secret des affaires, nous ne révélons pas ces prix. »

Transparence exigée

En pleine campagne fédérale, ces révélations font pourtant réagir, et choquent les deux grands blocs genevois, candidats au Conseil des États.

La candidate UDC explique que son groupe travaille sur ce thème de longue date et va interpeller le Conseil fédéral. « Nous avons posé une question sur la LAMal et nous allons poser exactement la même par rapport à la LiMA (Liste des moyens et appareils). On peut comprendre une différence de 30 à 40 % pour des raisons de salaire. Mais lorsque la différence est de 200 à 400 %, il n’y a plus aucune justification. » 

À Gauche aussi, la transparence autour de ces pratiques est vivement demandée. « On ne peut pas évoquer le secret des affaires dans ce genre de situations, parce qu’il s’agit d’un service public payé par les assurés, réagit Lisa Mazzone. « Il est absolument essentiel de mettre en place une transparence et de négocier les prix. » « L’outil central, c’est la caisse publique unique qui nous permet d’examiner le prix des prestations et des appareils de santé », renchérit Carlo Sommaruga. « Cela permettrait de sortir de l’abus actuel et d’avoir une régulation. » 

Economies importantes 

Chaque année, les technologies médicales rapportent aux fabricants 9 milliards de francs rien qu’en Suisse. Soit 10 % du coût total du système de santé. Rien que sur les stimulateurs cardiaques, 20 millions de francs pourraient être économisées chaque année.