Genève

Procès de l'escort-girl tuée: un second volet a été traité

28.11.2023 18h42 Julie Zaugg

Deuxième jour de procès pour l’homme accusé d’avoir tué une jeune escort, mis son corps en valise puis l’avoir brûlé en France voisine. Les proches de la victime ont été entendus. Le prévenu comparaissait aussi pour des faits de brigandage et de violation de domicile avec deux autres comparses.

Si le prévenu principal est toujours le même, ses deux complices supposés n’ont rien à voir avec la procédure concernant Marlène, la jeune femme tuée en 2019. Ce mardi matin, les faits abordés par le tribunal remontaient à fin 2017 début 2018. Une période à laquelle le prévenu principal recherchait activement le supposé chef d’un réseau de prostitution clandestine. Après avoir identifié son logement, il a recruté deux comparses. 

Tous deux russophones, ils devaient accompagner le prévenu principal dans son opération de brigandage de sa cible. L’un est venu avec lui, potentiellement armé d’un couteau, sorte d’homme de main le temps du larcin. L’autre n’a été sollicité que plus tard, pour les chercher en voiture et à plutôt fait office de chauffeur voire de dog sitter pour le prévenu. Entre-temps, le chef de réseaux, sa petite amie de l’époque et deux autres personnes sont menacées, mises au sol, la cible ligotée avant d’être emmenée dans une pièce séparée. Juste le temps de prendre de l’argent et des passeports dans l’appartement. Puis de relâcher tout le monde.

Les deux comparses russophones ont expliqué qu’ils n’avaient aucune idée de la situation dans laquelle le prévenu principal allait les impliquer. Ni du fait qu’il était armé d’un revolver. Ils ont coupé les ponts avec lui après les faits, comprenant disent-ils qu’il était mêlé à quelque chose de dangereux.

Cet après-midi, la petite amie de l’époque de ce prétendu chef de réseau de prostitution a été entendue en visioconférence depuis l’Ukraine. Elle était présente au moment des faits et raconte avoir eu très peur. L’homme pris pour cible est quant à lui à Champ-Dollon aujourd’hui, il aurait dû témoigner lui aussi dans ce procès mais a subitement retiré sa plainte à deux jours des débats.

«Nous souhaitons qu’il ne puisse plus jamais faire de mal à personne»

Après avoir entendu tous les prévenus sur cette autre affaire, le tribunal est revenu sur le dossier «principal», cette sombre histoire de meurtre en septembre 2019. L’ancien petit ami de Marlène au moment des faits et deux petites-cousines sont parties plaignantes. Tous trois ont pu exprimer leur douleur mais aussi et surtout leurs doutes: cet homme assis devant les juges peut-il seulement évoluer, peut-il changer ou restera-t-il un homme violent? Les plaignantes sont catégoriques: «Il ne reconnaît rien, ne fait que mentir; nous souhaitons qu’il ne puisse plus jamais faire de mal à personne». Ses proches attendent du Tribunal criminel qu’il agisse en ce sens.

Mercredi, le réquisitoire du procureur et les plaidoiries des avocats sont au programme. La défense de l’homme accusé d’avoir tué Marlène l’a annoncé d’entrée de jeu: la sienne durera plus de trois heures.