Genève

Prof. Idris Guessous : «La médecine de premier recours est proche de la population et contemporaine»

28.11.2023 19h43 Rédaction

Guessous

Les HUG et l’UNIGE ouvrent un Centre de médecine de premier recours. Objectif: promouvoir la médecine de famille auprès des étudiants afin de pallier la pénurie de généralistes. Le Professeur Idris Guessous, co-directeur de ce Centre, est notre invité. 

C’est une petite révolution qui s’amorce à Genève. Un Centre de médecine de premiers recours a été inauguré ce lundi soir. «Nous avons entendu encore hier soir que Genève a besoin d’une médecine de premier recours forte. Ce Centre a l’ambition de rassembler les forces de cette médecine, pour qu’elle soit effectivement forte et cohérente», explique le Prof. Idris Guessous.

Une mention offerte à des étudiants en médecine

Pour attirer les talents vers la médecine de famille, le Centre va développer une formation dans la discipline, dès la 2e année de médecine, afin de montrer cette voie alternative. «On comprend, je pense, la beauté de cette spécialité un peu trop tard dans son parcours, ajoute le professeur. À nous d’expliquer, plus tôt dans le parcours du médecin, qu’il existe une autre voie, pour celui qui veut une approche plus holistique de la prise en charge d’un patient, avec des considérations contemporaines». Ambassadeur de la médecine de famille, Idris Guessous voit toutefois le changement d’image de sa discipline, ainsi que l’arrivée «d’un appui politique pour lever les dernières difficultés».

Dès 2024, un soutien de la Fondation privée des HUG va permettre au Centre d’offrir chaque année à une vingtaine d’étudiants en médecine une mention de médecine de premier recours. En aval de la formation, des postes seront créés, grâce à l’appui de la Direction générale de la santé et du Département de la santé et des mobilités. 

Une grande part laissée à l’innovation

En plus de la formation, le Centre va jouer un rôle pour réfléchir en terme d’innovation dans les soins. «La médecine de premier recours est proche de la population et contemporaine. Elle s’adapte, elle est agile. Elle n’est pas figée à une robotique ou à un geste chirurgical. Elle se passe de ceci très rapidement pour s’adapter, donc il faut garder une médecine créative. Nous sommes convaincus que la médecine de premier recours et de famille, c’est d’avoir plein d’applications ouvertes dans sa tête et d’être capable de switcher d’une application à une autre, pour être le plus utile à la société», ajoute-t-il.

Idris Guessous est également depuis peu le responsable du Centre d’innovation des HUG. Un centre qui permet aux 13'000 employés «de réaliser un bout de leurs rêves et de venir partager une idée». Une équipe va ensuite appuyer ces idées et les accompagner pour produire une solution, accompagner la prise en charge des soins ou encore fluidifier le système. «On a envie que ce Centre reste magique et pas sacré, et que l’ensemble des collaborateurs se sente tout à fait naturel de faire un passage par le centre d’innovation», raconte-t-il.

Interrogé sur le remplacement de Bertrand Levrat fin mai prochain, Idris Guessous voit un grand nombre de candidats, pour un poste réservé «à la personne qui aura les meilleures compétences». De son côté, le Professeur nie toute ambition: «Je n’ai pas la prétention d’être même éligible.»