Genève

«Projet Innocence» défend les victimes d'erreur judiciaire

07.03.2024 19h23 Rédaction

Palumbo

L'association «Projet Innocence» défend les victimes d'erreur judiciaire. En Suisse, aucun recensement de ces cas n'est effectué. «Projet Innocence» milite en Suisse pour garder les preuves après un procès.

Vous connaissez peut-être la cas Patrick Dils. Un Français condamné en 1989 à la perpétuité pour le meurtre de deux enfants. Après 13 ans de prison, la justice a admis une erreur judiciaire. Le tueur en série Francis Heaulme a finalement été reconnu coupable.

En Suisse, une association est née pour défendre les victimes d’erreur judiciaire. Ce jeudi et vendredi se tiennent des conférences ouvertes au public avec des professeurs et un témoignage d’un Italien qui a passé 20 ans en prison... pour rien. «L’objectif est de sensibiliser à l’erreur judiciaire, une réalité en Europe et en Suisse», explique Me Guglielmo Palumbo, président du comité Projet Innoncence suisse.

L'avocat espère qu'un droit fondamental soit prochainement reconnu «pour que les personnes bénéficient d’un mécanisme concret, qui permette la révision d’une condamnation prononcée à tort». Aujourd'hui, dans la justice helvétique les preuves sont détruites, une fois le procès achevé.

«Il faut créer une culture du doute»

Aux Etats-Unis, la réflexion et le travail autour de l'erreur judiciaire ont débuté autour des années 90. Présent lors des conférences à Genève, le Pr Barry Scheck, fondateur d'«Innoncence» aux Etats-Unis, a permis à 300 personnes de sortir d'une condamnation injustifiée. Si le système judiciaire entre les deux pays diffère, la comparaison mérite d'exister. Me Guglielmo Palumbo souligne qu'outre-Atlantique, l'erreur judiciaire n'est pas taboue et figure dans les mœurs, sans pour autant traduire une justice malade. selon l'avocat genevois, «il faut créer une culture du doute» chez nous, car l'erreur est humaine.