Provenance du pain obligatoire: du pain béni pour les artisans boulangers
Pains, croissants, et autres baguettes. À partir du 1er février, tous les commerces ont l’obligation d’indiquer aux consommateurs la provenance de ces produits. Les artisans-boulangers genevois s’en félicitent. 40% des produits de boulangerie consommés en Suisse proviennent aujourd’hui de l’étranger.
D’où viennent nos pains au chocolat et croissants du matin? Dès samedi, il sera obligatoire d’indiquer clairement aux consommateurs le pays de provenance du pain et des viennoiserie vendus en Suisse. Boulangeries, tea-rooms, épiceries, mais aussi restaurants, grandes surfaces, et stations services sont concernés.
Une excellente nouvelle pour la boulangerie Pougnier. Ici tout ce qui est vendu dans les 8 boutiques genevoises est fabriqué dans le grand atelier carougeois, indique Guillaume Borgeaud, administrateur de la boulangerie. «Les clients pourront être informés qu’ils consomment des produits suisses fabriqués à Genève. On trouve énormément de produits recuits ou congelés faits à l'etranger. Les consommateurs ont le droit de savoir d'ou cela vient.»
"Ce n'est pas toujours aux artisans de justifier leur artisanat"
Cette modification de la loi, vient d’une poignée d’artisans-boulangers. En 2019, le boulanger genevois Stéphane Oberson s’est rendu à Berne avec des collègues pour plaider la cause du pain local.
Selon l’association «Pain Suisse», 40% des produits de boulangerie vendus dans le pays sont importés. Cela représente 155’000 tonnes de pains et viennoiseries chaque année. «C’est une nécessité de protéger notre artisanat en indiquant la provenance de nos produits, réagit Stéphane Oberson. Ce n’est pas toujours aux artisans de justifier leur artisanat, mais aussi aux industriels de justifier l’origine de leurs produits.»
Changement des habitudes de consommation?
Au petit tea-room « les délices de Genève », la patronne indique depuis 1 an l’origine des 3 produits étrangers : de la Foccacia d’Italie, des croissants et des pains au chocolat français. Moins de 10% de l’offre, choisi par goût, précise-t-elle. Silvia Mesquita joue sans problème la transparence.
«Je n’ai pas vu d’impact. Les clients n’ont pas arrêté d’acheter parce que je vends 2-3 produits non-genevois, ni parce que j’ai affiché leur provenance.»
Dès demain, le SCAV pourra réaliser des contrôles pour constater que les provenances des produits soient bien affichées. Les mentions doivent être clairement lisibles pour les consommateurs.