Rebondissement dans l’affaire de la plume: le notable arrêté puis libéré !
Le Ministère public genevois a fait arrêter le septuagénaire samedi matin. Après avoir passé 48 heures sous les verrous, le prévenu a obtenu sa libération sous caution dans l’attente de son troisième procès, révèle Léman Bleu.
Les rebondissements s’enchaînent dans l’affaire dite de la plume. Le prévenu, un notable septuagénaire, qui aurait provoqué la mort de sa femme par asphyxie érotique avec un édredon, avait été condamné pour homicide par négligence et non pour meurtre lors de son procès en appel. De quoi le sortir de prison. C’était sans compter le recours déposé par le Ministère public et un arrêt du Tribunal fédéral tombé vendredi, renvoyant la cause à juger pour la troisième fois.
Fort de cette décision, arguant un risque accru de fuite, la première procureure Anne Laure Huber a ordonné l’arrestation du notable, cueilli samedi matin par la police à son domicile soleurois. Ce dernier a passé 48 heures sous les verrous, avant d’obtenir sa libération sous conditions grâce à l’intervention de ses avocats Mes Yaël Hayat, Guerric Canonica et Philippe Ducor. Le notable demeure libre dans l’attente de son troisième procès prévu cette année, contre le versement d’une caution substantielle.
«Ce besoin irrépressible de requérir l’enfermement de cet homme est consternant. Une lecture plus attentive de l’arrêt du Tribunal fédéral aurait dû conduire le Ministère public à plus de retenue, ce que la Cour a été capable de faire», déclarent les avocats.
L’affaire de la plume
L’affaire implique un notable alémanique, âgé aujourd’hui de 74 ans, accusé par le Parquet genevois d’avoir tué sa femme en février 2016 à Genève, en l’étouffant avec un édredon. Une plume de 4,5 centimètres avait été retrouvée dans les bronches de la malheureuse lors de l’autopsie.
Lors de son premier procès, l’homme avait d’abord prétendu que son épouse était décédée de mort naturelle, ce qui n’avait pas convaincu le Tribunal. Les juges ont penché pour l’étouffement, condamnant l’homme à 13 ans de prison pour meurtre.
Mais en mars 2023, lors de son procès en appel, changement de version. Le septuagénaire fait des aveux et plaide le jeu érotique qui a mal tourné. L’instance d’appel réduit la peine à 3 ans avec sursis partiel et et reconnaît l’homicide par négligence. Ayant déjà purgé la peine ferme, l’homme sort de prison. Le procès à venir sera déterminant.