Rénover oui, mais avec du temps et de l'argent
Au lendemain du coup de colère d’Antonio Hodgers après l’amendement de la loi sur l’énergie votée par le Grand Conseil, les acteurs de l’immobilier et de la construction soutiennent unanimement le choix des députés. Si la transition énergétique fait consensus, les moyens pour y parvenir ne sont pas suffisant pour les acteurs de la branche.
13 000 bâtiments à rénover en 8 ans, 58% d’entre eux présentent un bilan énergétique bien au-delà des normes et 2% sont de véritables passoires énergétiques. Le plan du Conseil d’Etat était ambitieux, trop selon les milieux immobiliers qui regrettaient des délais trop courts et un manque de soutien financier.
«Les propriétaires paieront, mais il faut des aides et des incitations fiscales parce que sinon c'est impossible. L'Etat s'est voté un milliard pour rénover 200 de ses immeubles et il refuse aux propriétaires privés 500 millions pour rénover 3000 immeubles» déplore Christophe Aumeunier, secrétaire général de la Chambre Genevoise Immobilière.
Le Grand Conseil a déposé un amendement qui offre plus de souplesse.
La nouvelle loi du Grand Conseil donne plus de temps, avec moins de contraintes pour rénover un parc gigantesque et des travaux qui ne consisteront pas cette fois uniquement à changer des fenêtres. «A l'époque, une date limite avait entrainé un goulet d'étranglement, c'est justement ce qu'on souhaite éviter cette fois, les capacités en personnel sont là, les entreprises feront les efforts nécessaires, mais il faut que la demande soit aussi lissée que possible» indique Nicolas Rufener, secrétaire général de la Fédération Genevoise des Métiers du Bâtiment.
Rénover les bâtiments à Genève, c’est un marché estimé à 4 milliards, les propriétaires ont besoin de sécurité juridique et une loi stable pour se lancer, le Conseil d’Etat a 6 mois pour trouver un terrain d’entente.