Retour sur les dates clés de la patinoire du Trèfle-Blanc
Est-elle en train de devenir une légende urbaine? Voilà près de 14 ans que la patinoire du Trèfle-Blanc fait parler d’elle. Le projet a connu de nombreux aller-retours avant de voir son crédit d’étude adopté et une date de réalisation se profiler. Retour en quelques dates clés sur ce grand projet genevois.
Le projet de patinoire du Trèfle-Blanc, terrain lancéen, nait dans les esprits des dirigeants du GSHC, de la Ville et du Canton en 2012. Mais l’espace est alors en zone villa, avec 20 parcelles. Parmi celles-ci, quatre sont en mains de deux privés. L’un d’eux refuse de céder son terrain. Aucun plan de quartier ne peut alors être élaboré.
En 2014, construire une nouvelle patinoire devient alors urgent, l’enceinte actuelle ne répondant plus aux standards minimaux pour évoluer en Ligue Nationale A. Le temps presse, un projet avec une capacité de 10'000 places est dans les tuyaux, une échéance est fixée à 2018.
En 2017, le club remet au Conseil d’État un projet avec un financement 100% privé, soumis par un groupe d’investisseurs. Il s’agit du troisième de la sorte depuis 2012.
Nouveau gouvernement, nouvel élan
En 2018, Thierry Apothéloz est élu au Conseil d’État et a repris le Département de la cohésion sociale, dont les sports. Pour lui, le projet de patinoire doit être cantonal, uniquement. 2019, le projet du GSHC est retoqué par le gouvernement. Le temps est long pour les Genevois. À l'époque, le député Simon Brandt regrettait «le manque flagrant de volonté politique. On trouve de l'argent pour le Grand théâtre, pour la Comédie, mais pas pour la patinoire» fustigeait-il sur le plateau du téléjournal. Mais l’ambition demeure, le conseiller d’État en charge des sports se projette alors et espère une ouverture au public en 2028.
En août 2021, le Conseil d’Etat adopte un crédit d’étude de 11,7 millions de francs pour réaliser enfin la nouvelle patinoire. La structure a été légèrement revue. Un édifice principal ayant une capacité d’accueil de 8500 places, jauge qui permet au projet genevois de se positionner dans la moyenne des patinoires de National League. L’échéance est estimée à 2028 avec un coût de 157 millions de francs.
Naissance du Nid des Aigles
En novembre 2022, le concours d’architecte pour le Trèfle Blanc est lancé. Trois projets sont au coude à coude. Et en septembre 2023, un 3e tour doit les départager. Entre enjeux de durabilité environnementale et énergétique mais aussi esthétisme, les critères à remplir sont nombreux.
Mars 2024, le lauréat est dévoilé. Un bureau genevois pilotera le projet baptisé Le Nid des Aigles. Un projet enthousiasmant mais dont les contours font craindre des retards, du côté du Grand Conseil. «Je crois que M. Apothéloz a vendu un peu la peau de l'ours, il faut être honnête: ce sera 2030», avait estimé le député UDC Christo Ivanov sur le plateau des Sports.
Révisions en série
Tel une prophétie, la projection de Christo Ivanov s’est réalisée. La semaine passée, le Conseil d’État a annoncé la livraison de l’édifice pour 2030 et que son coût sera finalement revu à la hausse. Près du double, pour être exacte, 293 millions, assumé par les autorités genevoises qui plaident la hausse des matières premières pour justifier en partie cette évolution.
Suite à cette annonce, le PLR demande le 17 avril la réouverture immédiate du concours d’architecture. Le parti pose des questions sur la gestion de ce projet par le canton