Rixe à la fête foraine: prison et expulsion de territoire requises
Troisième jour de procès dans l’affaire de la rixe à la fête foraine. Cinq amis et trois membres d’une même famille sont devant le tribunal, le père de famille est aussi prévenu de tentative de meurtre. Le procureur en charge du dossier a fait son réquisitoire ce mercredi et les peines sont tombées.
En ce qui concerne la famille, ce sont cinq ans et quatre mois de prison requis pour le père, avec dix ans d’expulsion du territoire suisse. Pour la mère et la fille, neuf mois de prison avec sursis.
Du côté des cinq amis, le procureur demande l’acquittement pour deux d’entre eux. L’exemption de peine pour deux autres, au regard des blessures qu’ils ont subies. Pour le dernier ami, le Ministère Public requiert des jours-amendes avec sursis mais donne surtout un conseil: «vider son sac avec un professionnel», après cet événement jugé traumatisant.
Réquisitoire piquant
Le procureur Walther Cimino a mené un réquisitoire long (trois heures) et incisif en ce troisième jour d'audience.Le représentant du Ministère Public a énuméré tout ce qui faisait de cette famille, une famille dysfonctionnelle.
Après un hommage au personnel d’urgence qui s’est occupé de tous les blessés le soir de la rixe, il a enchaîné avec le récit des faits. Tout en prévenant par avance le tribunal: «vous êtes amenés à juger un consternant exemple de stupidité». Qui a donné le premier coup? Nous ne le saurons finalement pas, chacun rejetant la faute sur l’autre. Ce qui est sûr c’est que la situation a dégénéré beaucoup trop vite. Le procureur a dressé un portrait au vitriol de cette famille, «incapable d’avoir un esprit critique sur leur comportement», dit-il «où père et fils se rassemblent et se ressemblent dans la violence».
Il a notamment repris les dires du père qui, lundi, expliquait à la cour qu’une tête, «c’est solide» et qu’il avait été indulgent en frappant l’un des jeunes hommes à terre avec le plat du pied. Prise de conscience? «Zéro», estime Walther Cimino. Il a rappelé les antécédents judiciaires du papa, surnommé dans les médias français «le Coupeur de Pénis» et cite çà et là des références à une chanson du groupe IAM un clin d’œil au lien de parenté entre le prévenu et le rappeur Akhenaton.
Finalement, la personnalité de chacun des membres et leurs agissements ce soir-là ont été pointés du doigt ainsi que leur incapacité à sortir de cette scène le plus jeune fils, âgé de 10 ans a l’époque. «Le petit dernier aurait mérité d’autres parents», a conclu le Procureur Chimino en créant un moment de flottement dans la salle.
Plaidoirie des cinq amis
Cette deuxième partie de journée était consacrée aux plaidoiries des avocats des cinq amis. L’acquittement est demandé pour chacun. Les différents conseils ont insisté sur le statut de victimes et non d'acteurs dans cette affaire, ou alors bien malgré eux, pour se défendre.
Certains ont des séquelles qui affectent leur qualité de vie ou brisent des aspirations. «Si rien ne sera jamais plus comme avant, l’important est de reconnaître les souffrances de mon client», a demandé Me Sebastien Desfayes.
Au programme de demain, les plaidoiries des avocats de la famille prévenue dans cette affaire.