Genève

SGS quitte Genève, sentiment amer pour Vincent Subilia

26.03.2025 19h24 Rédaction

sgs

C’est officiel: la multinationale genevoise SGS, fleuron de l’économie locale depuis plus d’un siècle, déménagera son siège à Zoug. Une décision entérinée ce mercredi par les actionnaires, malgré une mobilisation genevoise importante. Vincent Subilia, directeur de la CCIG, ne cache pas sa déception.

«Un sentiment amer», confie Vincent Subilia d'emblée. Pour le directeur de la Chambre de commerce, il s'agit là d'une perte majeure pour le tissu économique genevois. SGS, emblème de l’économie locale depuis 110 ans, est souvent plus associée à Genève qu’à sa propre identité d’entreprise, souligne-t-il. Présent lors de l’Assemblée générale, M. Subilia a pris la parole pour défendre, une dernière fois, le maintien du siège à Genève. Il martèle que les arguments avancés par la direction ne justifiaient en rien ce départ.

Parmi les raisons évoquées: des considérations fiscales avant tout personnelles. Il ne s’agit pas ici de fiscalité d’entreprise, mais bien de fiscalité sur les revenus et la fortune des dirigeants, déjà établis à Zoug. Une motivation que Vincent Subilia juge «choquante» pour une entreprise qui se présente comme «leader mondial de la confiance». Il déplore également le mauvais signal envoyé sur le plan de la cohésion nationale, en pleine période de concurrence fiscale entre cantons.

De l'espoir et des enseignements à tirer

Malgré cette «défaite», une lueur d’espoir subsiste. Lors de cette assemblée gébérale, un engagement ferme a été pris pour maintenir une présence substantielle de SGS à Genève. La base commerciale devrait rester, notamment pour rester proche des clients dans le secteur du négoce de matières premières et des organisations internationales. De plus, une activité liée à l’innovation continuerait d'être développée sur place – un «modeste gain», mais non-négligeable selon Vincent Subilia.

Sur les conséquences économiques, le directeur de la CCIG reste prudent. En termes d’emploi, il estime que Genève pourrait conserver plus que les 20 à 40 postes initialement annoncés, grâce à cette activité innovante. Concernant l’impact fiscal, il reconnaît ne pas connaître les montants précis, mais rapporte une estimation d’économie fiscale pour SGS, énoncée ce mercredi, de l’ordre de 5 à 10 millions de francs. Une somme qu’il juge modeste au regard des rémunérations ou des frais de consultants engagés par l’entreprise.

Pour Vincent Subilia, cette affaire doit avant tout servir de leçon pour Genève. «On remettra l’ouvrage sur le métier. Il faut absolument en tirer des enseignements pour renforcer l’attractivité du canton.» Si la concurrence fiscale est une réalité, elle doit selon lui rester loyale et régulée.