Genève

Santé: les défis de la formation face à la pénurie de personnel

11.11.2023 15h20 Martin Esposito

Le manque criant de personnel de santé en Suisse s'accentue au fil des années, posant une menace sérieuse pour le secteur. La Haute école de santé (HEdS) est en première ligne pour former infirmiers, physiothérapeutes ou sages-femmes, et voit la tension autour de ces métiers.

«Poussez, poussez, poussez. C’est bien, vous êtes courageuse.» Non, nous ne sommes pas à la maternité des HUG, mais quelques rues plus loin, à la Haute école de santé. Ce samedi, c’est portes ouvertes. Des dizaines de jeunes défilent dans le bâtiment de Champel. Dans les salles, de nombreux ateliers leur sont proposés pour leur présenter les formations dispensées. Il y a en a pour tous les goûts: sage-femme, infirmière, ou encore ergothérapeute. «Je n’avais jamais vu le métier d’infirmier d’aussi près, à part à l’hôpital», raconte une jeune visiteuse, après avoir échangé pendant un quart-d’heure avec deux jeunes étudiantes. 

La relève est attendue comme le loup blanc. En effet, le manque de personnel de santé s’amplifie. Quasiment tous les métiers enseignés ici sont en tension. «Depuis cinq ans, nous acceptons tous les élèves, glisse La directrice, Mairie-Laure Kaiser. Sans attendre nos nouveaux locaux, nous allons lancer à la prochaine rentrée une formation à 50% pour permettre, notamment, aux personnes de se reconvertir.» La filière nutrition, elle, ne peut fournir assez de personnels qualifiés aux hôpitaux, car elle permet aux étudiants de se diriger vers d’autres domaines que celui de la santé. Enfin, la filière ergothérapeute manque de candidats. Selon la directrice, d’ici dix ans, 700 postes seraient vacants en Suisse.