Genève

Scolarisation des enfants de requérants: un choix offert, mais jugé insuffisant

13.06.2025 18h23 Denis PALMA

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Face à la pression des associations et d’une pétition, le Département de l’instruction publique revient sur sa position. Les parents hébergés au centre d’asile du Grand-Saconnex pourront désormais choisir de scolariser leurs enfants dans le quartier. Mais pour les défenseurs des droits humains, le combat continue.

Un changement sous pression

C’est un revirement significatif. Le Département de l’instruction publique (DIP) autorise désormais les familles hébergées au centre fédéral du Grand-Saconnex à choisir entre une scolarisation sur place ou dans une école du quartier. Une décision révélée mercredi par la RTS et confirmée par Le Courrier.

Jusqu’ici, la conseillère d’État Anne Hiltpold (PLR) défendait une scolarisation en interne, évoquant le manque de places disponibles dans les écoles avoisinantes et la fluctuation du nombre d’enfants accueillis. 

«Ce n’est pas un vrai choix»

Pour le Département, il ne s’agit pas d’un recul mais d’une adaptation. «L’objectif a toujours été de scolariser les enfants à l’extérieur, si possible dans les écoles du quartier», assure-t-on. Le nombre d’enfants hébergés à Palexpo ayant baissé, des places se sont libérées.

Les défenseurs des requérants, eux, dénoncent une victoire en demi-teinte. Une pétition munie de 6700 signatures dénonçant une «école-prison» avait contribué à faire pression sur les autorités. Mais pour Marc Morel, co-président de la Ligue suisse des droits humains (section genevoise), le problème demeure :

«Ce n’est pas un véritable choix. Ces familles, en position de subordination, peuvent craindre d’être renvoyées si leurs enfants sortent. Nous demandons que tous les enfants du centre soient scolarisés comme tous les autres enfants dans l'école ordinaire, comme c'est leur droit», conclut-il. 

Syndicats et associations réclament un accompagnement scolaire adapté et l’assurance que les enfants ne seront pas arrêtés sur le chemin de l’école. Le centre fédéral d’asile du Grand-Saconnex d’une capacité de 250 places ouvre lundi.