Genève

Semaine de la santé mentale: zoom sur les violences sexuelles

08.10.2024 17h48 Julie Zaugg

CTAS

Cette semaine est dédiée à la santé mentale à Genève. De nombreux évènements, conférences et ateliers sont organisés ces jours. Des lieux ouvrent aussi leurs portes, c’est le cas du CTAS: le Centre thérapeutique pour les traumatismes liés aux agressions sexuelles, à Carouge. Depuis près de 25 ans maintenant, il accueille les victimes de ces violences, tout âge confondu. 

Agressions et violences sexuelles, des actes souvent synonymes de tabou et pourtant largement répandus. Selon la police, en 2023 en Suisse, plus de 9’500 cas d’actes contre l’intégrité sexuelle ont été recensés dont 1'150 sur des enfants. À Genève, 530 cas, dont 74 sur des enfants. 

À Carouge, le CTAS connaît bien ces chiffres. Le centre thérapeutique pour les traumatismes liés aux agressions sexuelles, accueille des victimes depuis bientôt 25 ans. «Au début c'était plutôt des enfants, désormais il y a plus d'adultes. Ce sont majoritairement des femmes, d'après les statistiques, même si évidemment il y a des hommes qui ne se manifestent pas forcémment par rapport aux violences qu'ils ont subies» expose la directrice du centre, Carmen Del Fresno. 

Une personne sur 5 concernée

Car les agressions et violences sexuelles demeurent des problématiques de genre. Au CTAS, 288 personnes ont été accompagnées par l’équipe psychothérapeutique l’année passée, dont 255 femmes. Deux tiers étaient des individus majeurs de plus de 25 ans. 

Si les mouvements #metoo et #metooinceste ont participé à la libération de la parole et à la visibilité des ressources en la matière, du travail reste à faire. «Nous voyons des patients qui n'ont parfois pas de mots pour leurs maux, au point qu'ils vivent une amnésie traumatique. (...) Parfois il y a des déclencheurs, et là la parole évolue aussi. Il faut alors un contexte, un lieu et l'écoute active en psychothérapie» détaille Franziska Rausch, psychothérapeute. 

Prévention chez les jeunes

Dans ce centre, on propose des entretiens individuels, mais aussi des groupes de paroles et des méthodes thérapeutiques alliant corps et esprit. Outre les soins, la sensibilisation et la prévention sont deux autres axes de la mission du CTAS. 

En termes de prévention, les mineurs sont le public cible mais il est parfois difficile de les atteindre. «Cela demande des fonds, ça a un coût. Et puis il faut se mettre à jour: en 2024, il faudrait passer un peu plus par les réseaux sociaux qui sont très prisés des jeunes» estime Johanna Gottardi, psychothérapeute pour enfants et adolescents au sein du centre. 

Association d’utilité publique, le centre reçoit le soutien du canton, des communes et d’organismes privés. Les consultations sont prises en charge à 90% par l’assurance de base via un bon de prescription du médecin traitant.