Genève

Sept céramiques inédites de Picasso aux enchères à Genève

06.06.2025 17h36 Denis PALMA

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Le 19 juin, la maison Piguet Hôtel des ventes proposera un événement exceptionnel : sept céramiques uniques de Pablo Picasso, jamais vues sur le marché, seront mises aux enchères à Genève.

Conservées pendant des décennies dans une collection privée, ces œuvres rares sont issues de la célèbre période Madoura, du nom de l’atelier de Vallauris où Picasso a exploré l’art de la céramique entre 1947 et 1971. Offertes à l’époque par les héritiers de l’artiste à un proche, elles n’ont jamais été divulguées publiquement.

«Il s’agit de pièces uniques. Les céramiques de Picasso sont le plus souvent des multiples. En voir autant d’un seul coup, issues d’un même collectionneur et jamais passées sur le marché, c’est extrêmement rare», souligne Adeline Bisch Balerna, responsable du département Tableaux chez Piguet.

Un langage artistique riche et symbolique

Taureau, chèvre, oiseaux, poissons… Ces figures animales emblématiques traduisent des thèmes chers à Picasso : la paix, la maternité, le pouvoir ou encore la liberté. Plus que décoratives, elles portent un sens profond, reflet d’un engagement artistique et d’une créativité sans limite.

À 65 ans, alors au sommet de sa carrière, Picasso s’installe à Vallauris et s’immerge dans ce nouveau médium. Il s’éloigne des fonctions utilitaires de la céramique pour en faire un véritable terrain d’expérimentation artistique.

«On part d’un objet utilitaire et on en fait une œuvre d’art. Il incise, peint, modèle, émaille… C’est une œuvre en trois dimensions qui multiplie les possibilités expressives. Cette liberté l’amusera jusqu’à la fin de sa vie», commente encore Adeline Bisch Balerna.

Une rare opportunité pour les collectionneurs

Le marché, lui, ne s’y trompe pas. Bernard Piguet, directeur et commissaire-priseur de la maison, observe un intérêt croissant pour cette facette du maître espagnol.

«Le marché Picasso est très tendu. On voit des records tomber sur ses toiles chaque mois. La céramique reste un moyen d’acquérir une œuvre réelle, faite de ses mains, sans forcément y laisser sa chemise», glisse-t-il avec humour.

À portée de marteau… ou presque

Estimées entre 15’000 et 50’000 francs pièce, ces sept œuvres offrent une chance rare d’accéder à un Picasso authentique, à un prix encore abordable… à condition que les enchères ne s’emballent pas. Verdict le 19 juin à Genève.