Situation tendue, mais «stabilisée» à Champ-Dollon
Manque d’effectifs, absentéisme du personnel et mouvement de protestation des détenus. Ces derniers jours, les révélations de plusieurs médias concernant Champ-Dollon sont inquiétantes. La situation est connue de tous, mais le constat reste cinglant: les solutions peinent à se dessiner à l’horizon.
Le milieu carcéral à Genève est malade. Après Curabilis ces dernières semaines, c’est au tour de Champ-Dollon de faire face à des tensions. Un manque d’effectifs chronique et un absentéisme problématique, relaté par la Tribune de Genève. Le Temps fait état de mouvements de protestation des détenus ces trois derniers jours. En cause, des prestations diminuées, voire annulées, pour les prisonniers.
Exemple frappant, Me Robert Assaël s’est vu refusé un rendez-vous avec un détenu par manque de gardien sur place. Il espère voir du changement politique. «C'est très grave. Toute personne détenue a le droit de voir son avocat [...] L'État doit modifier sa politique criminelle et devrait penser à des solutions alternatives comme le bracelet électronique», argumente l'avocat pénaliste.
«L'État doit modifier sa politique criminelle»
D’autres voix, comme celle du député socialiste Sylvain Thévoz (membre de la commission des visiteurs officiels du Grand Conseil), dénoncent la surincarcération à Champ Dollon, comme la racine du problème.
De son côté, le Département des institutions et du numérique (DIN) indique: «Le département est conscient des diverses problématiques évoquées et les traite en collaboration avec tous les partenaires concernés tout en privilégiant la sécurité des collaborateurs et des détenus.» Le DIN assure que la situation est actuellement stabilisée à Champ-Dollon avec une prison qui fonctionne normalement.